Une émission diffusée par la radio locale de Naâma intitulée « Nabd el Kouloub » attire, depuis quelques années, l'attention des auditeurs. L'objectif de son animateur, Nouredine Bouhamdi, est de permettre aux âmes charitables d'apporter aide et assistance aux personnes en difficulté, aux malades et aux handicapés. Les personnes en difficulté racontent en direct leurs misères et leur désespoir. Lors de cette émission (dimanche et mercredi), les appels à l'aide qui résonnent en cris de détresse, ont souvent déclenché un vaste mouvement de solidarité. C'est le cas de la malade Najiba , orpheline de 22 ans, issue d'une famille déshéritée et dont une déformation physique nécessite une opération chirurgicale de plus de 50 000 DA. Par l'entremise de cette émission, celle ci a trouvé un bienfaiteur qui a pris en charge le coût de cette intervention. Complètement guérie, Nadjiba s'est mariée récemment et a vivement remercié ce média. Cependant aucun mot ne peut suffire pour remercier ces donateurs anonymes qui s'impliquent avec cœur et conviction. Hormis son rôle, comme source d'information et de divertissement, radio Naâma offre, 24 heures sur 24, une large part à l'actualité et aux événements locaux. Avisée assez souvent par les associations de bienfaisance, en particulier AFFAK, celle-ci intervient et se déplace en direction des personnes malades et vers les familles que la misère n'a pas épargnées, afin de les écouter et faire état de leur incroyable situation. Les émouvants témoignages ont suscité un remarquable élargissement de la solidarité. Certains auditeurs ont toujours agi sous le sceau de l'anonymat en déposant au siège de la radio leurs aides pour ces familles en difficulté. Sur les lieux, nous avons constaté fréquemment des dons entreposés : réfrigérateurs, appareils de chauffage, machines à coudre et à tricoter, couvertures et autres ustensiles destinés aux personnes en difficulté. Les cas les plus édifiants et d'une dimension tragique sont ceux d'une famille ayant cinq filles aveugles, âgées de 6 à 22ans, qui vivent dans les conditions les plus extrêmes de pauvreté. Une famille condamnée à vivre dans la précarité dans la localité reculée de Sidi Brahim (commune de Moghrar). Ainsi qu'une autre famille qui, à Horchaia (6 km de Naâma), vit dans le dénuement total et dans une situation assez particulière. Cette dernière, tenez vous bien, est composée uniquement de 5 orphelins (de père et de mère). Ils sont actuellement 4 sœurs et 1 jeune frère sans ressources, contraints d'adopter, tant bien que mal, les deux petits enfants laissés par leur grand frère et sa conjointe qui par la fatalité ont péri dans un accident de la route. Interrogé sur la réputation et l'ampleur du taux d'écoute que son émission a drainé, Nouredine nous a cité, parmi d'autres, un bien triste événement. « Il y a quelques jours, dit-il, neuf personnes d'une même famille, ont été brûlées ». Il s'agit de quatre enfants, d'un adolescent et de quatre adultes dont deux femmes. « Ces victimes ont été évacuées vers les services hospitaliers de la ville de Mecheria. Informés du sinistre par notre radio, plusieurs citoyens ont rejoint l'hôpital pour porter aide et réconfort à ces brûlés ».