De tout temps, le problème fut mis en avant : les caves inondées des immeubles génèrent des incidents graves sur les résidents. A la Cité des 512 Logements de Aïn Allah à Dely Ibrahim, l'accident qui a fait quatre morts serait dû, si l'on s'en tient au premier rapport de l'enquête rendu public par Sonelgaz au lendemain de l'explosion, au méthane dégagé par les eaux usées accumulées dans des vides sanitaires mal aérés. Pour Ouallouche Cherif, directeur à Sonelgaz, les travaux engagés par les locataires font que les caves perdent leur vocation. « Avec le temps, ces vides sanitaires, qui doivent nécessairement être aérés, accessibles et entretenus, se transforment en fosses septiques. » Reconnaissant cet état de fait, Ouamer Makhoukh, directeur de l'établissement de l'hygiène urbaine d'Alger (Hurbal), assure qu'il y a plus de 700 caves inondées dans les 21 communes sous contrôle et qui sont concernées par les opérations de lutte anti-larvaires menées par quatre équipes de l'EPIC. Les communes les plus concernées sont : Kouba et Dely Ibrahim où se trouve la plupart de ces caves. « La lutte qui s'échelonnait auparavant de février à juin continue tout au long l'année. Plus de 900 opérations ont été menées au courant du premier trimestre dans le cadre du traitement des caves », insiste M. Makhoukh, en affirmant que la spécialisation des équipes dotées de pulvérisateurs a été engagée à partir de cette année. Une ombre au tableau : les caves asséchées sont à nouveau inondées, eu égard au fait « déplaisant » que le système d'évacuation n'est pas toujours opérant. Sur place, les employés d'Hurbal sont confrontés au problème d'accessibilité des caves dans certains immeubles, occupées souvent par des résidents. Le directeur pointe ainsi du doigt le manque de partenaires organisés en syndic. « Il est difficile de trouver des interlocuteurs sur place. Cette situation nous oblige à travailler en collaboration avec les bureaux d'hygiène communaux (BCH). » Un état de la situation dans ces vides sanitaires est mis à jour trimestriellement et est transmis à la wilaya qui, pour sa part, le répercute aux différents intervenants et organismes, tels l'AADL et les offices publics. Pas moins de 20 milliards de centimes ont été engagés par la seule wilaya depuis 2004. Pour l'année prochaine, 30 millions de dinars ont été consentis pour l'aménagement et l'assainissement des caves des immeubles sur le budget de wilaya. La direction de l'aménagement des vieux quartiers (DARC) se charge de cet aspect. Son responsable assure que 400 caves ont été réhabilitées pour la seule année en cours.