Les résultats de l'enquête menée après l'explosion survenue dans un immeuble de la cité des 512 Logements de Aïn Allah (Dély Ibrahim), n'ont pas été rendus publics plus de quatre mois après l'incident. Ces conclusions confondent-elles les services de Sonelgaz dont les agents n'ont pas réagi à temps ? Motus et bouche cousue de la société. S'exprimant au lendemain de cette explosion qui a fait 4 morts, M. Guitouni, PDG de Sonelgaz distribution Alger (SDA) fera remarquer que les résultats seront connus « lorsque la commission d'enquête et les services de la police scientifique rendront leurs rapports ». « Une partie du matériel fut pris par les services de la police scientifique sans qu'on ait à l'expertiser à notre niveau », soutient Ouallouche, directeur technique gaz à la SDA. Les services de Sonelgaz, qui s'en défendent toujours, assurent que des hypothèses ont été émises avec un toutefois un seul facteur aggravant : « les caves inondées et mal aérées ». Pour M. Guitouni, l'accident survenu le 29 mai pourrait être dû au gaz méthane (CH4) accumulé que dégagent les eaux usées qui sont dans les vides sanitaires. Peu convaincant, diront les résidants dont les souffrances ne connaissent pas leur épilogue. Les services de l'OPGI, de Sonelgaz ainsi que ceux de la commune de Dély Ibrahim ne « font pas trop cas de notre malheur », se sont-ils insurgés. Ils ne manqueront pas de mettre en cause Sonelgaz qui est restée insensible à leurs appels répétés. Pour eux, aucune réaction ne fut possible, les agents de l'antenne de la cité des 512 Logements de Aïn Allah installée en février 2004, sont venus et sont repartis sans prendre les dispositions nécessaires « puisque, comme l'explique Guitouni, aucune odeur ne fut détectée ». « Mais comment l'avons-nous sentie ? », rappellent-ils. Le directeur gaz assure que les citoyens qui ont désespéré de voir les instances de la commune de Dély Ibrahim réagir ont calfeutré les caves. « Les constructeurs les ont aménagées de telle sorte à permettre un passage des conduites d'évacuation des eaux usées. Elles doivent être aérées, accessibles et entretenues, ce qui est seulement le cas à la livraison. De vides sanitaires, ces espaces sont transformés en fosses septiques qui emmagasinent du CH4 qui peut s'avérer dangereux au contact de l'air », indique M. Ouallouche. Emboîtant le pas à son directeur qui assure que Sonelgaz a eu à faire face à quelque 7500 fuites de gaz, M. Ouallouche n'exclut pas que des incidents aussi graves puissent arriver puisque « le réseau ne peut être étanche à 100%. Plus il est grand, plus les possibilités d'accident sont grandes. » M. Guitouni, qui a refusé d'incriminer une quelconque partie, fera un clin d'œil aux citoyens qui doivent « s'organiser en conséquence » et entretenir les parties communes. Les sociétés responsables des travaux et qui ne sont pas toutes homologuées sont aussi mises à l'index ». Pour lui, seules 560 entreprises sur 1200 ont été retenues, mais restent toujours soumises à un contrôle de la part des services de Sonelgaz, relève-t-il. « Cela n'exclut pas un contrôle de Sonelgaz qui n'ouvre ces vannes qu'après avoir reçu le certificat de conformité de l'entreprise réalisatrice des travaux », affirme M. Ouallouche qui assure qu'un document a été remis en février 2007 aux différents intervenants dans le bâtiment après que des anomalies aient été constatées dans les constructions des offices et de l'AADL. Ce document remis aux promoteurs immobiliers concerne le branchement collectif des immeubles au réseau de distribution de gaz. Il a trait à la conformité des gaines techniques gaz, des colonnes montantes et des installations intérieures de gaz. Autre danger guettant le citoyen, le vieux réseau en fonte d'Alger. Sa réfection a été freinée par les dispositions adoptées par la wilaya d'Alger d'interdire les travaux de jour. « Kanagaz n'a pas entrepris les investissements nécessaires. Le projet est bloqué mais on compte le relancer. Il nous reste 96 km à remplacer avec du polyéthylène », relève-t-il. Faut-il rappeler que les collectivités locales ont toujours dénoncé le travail « bâclé » de Sonelgaz qui n'adopte pas les mesures nécessaires.