Les sans domiciles fixes, mendiants et malades mentaux envahissent les principales artères de la commune. Mais aucune statistique n'est fournie par les services sociaux concernés pour connaître leur nombre. Et-ce un sujet tabou ? Aucun centre d'hébergement n'est prévu dans le programme de développement local pour accueillir ces exclus de la société. On cite cependant la modique allocation de 3 000 DA attribuée aux handicapés mentaux par les services de la DAS. Néanmoins, le nombre de ces marginalisés ne cesse de croître et les pouvoirs publics ne semblent apparemment pas s'inquiéter de leur sort pour une prise en charge. Sont-ils les victimes de la face cachée du développement local, comme certains l'affirment ? Habillés en haillons, se trouvant dans un état de saleté repoussante, ces laissés-pour-compte déambulent à longueur de journée à travers les rues de la ville. Mais les trottoirs sont squattés par des mendiantes qu'on rencontre partout, aussi bien dans les marchés des fruits et légumes qu'à proximité des arrêts de bus. Ils sont le plus souvent accompagnés d'enfants en bas âge ou de bébés emmitouflés dans des draps, en plein hiver glacial du Sud. Sur les places publiques, ces personnes interpellent pressement les passants dans l'espoir d'émouvoir les âmes charitables pour quelques dinars susceptibles d'atténuer pour quelques instants leurs souffrances. Un résident d'une cité signale qu'un sans abri a élu domicile, la nuit tombante, dans une cave d'un bâtiment, subissant la rigueur de l'hiver du mois de décembre. Le phénomène des SDF, de la mendicité et de la prolifération des malades mentaux à travers les rues prend de l'ampleur. « Ces SDF et mendiants viennent de plusieurs régions du pays », fait remarquer un passant. Ce à quoi réplique un autre qui a trouvé la réflexion déplaisante : « Après tout, ce sont des Algériens qui souffrent, quelque soit leur région d'origine ». Mais les citoyens pointilleux se demandent où va l'argent de l'action sociale débloqué par l'Etat chaque année en faveur de cette frange malheureuse de la société. Et pourquoi ne pas envisager leur prise en charge à travers la création de centres d'hébergement, se demandent ces mêmes personnes.