Le 6 septembre, à Batna, la capitale des Aurès, un jeune de 28 ans s'est fait exploser au milieu d'une foule compacte venue accueillir le président Abdelaziz Bouteflika, en tournée à l'est du pays. L'attentat suicide tua 22 personnes et blessa une centaine d'autres. Le kamikaze voulait cibler le chef de l'Etat. Mais dénoncé par des citoyens qui avaient remarqué son comportement suspect, le jeune kamikaze avait été contraint d'actionner sa charge avant l'arrivée de l'homme visé. Au lendemain de l'attentat, le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, avait annoncé que l'identité du kamikaze a été découverte. Il s'agissait d'un certain Abou Mokdad El Wahrani, de son vrai nom Bellazrak Houari. Selon le même ministre, ce kamikaze faisait partie d'un groupe terroriste activant depuis trois ans à l'ouest du pays. Suite à cet attentat qui avait ébranlé les Aurès, le président Bouteflika avait reporté d'une journée sa visite de travail à Batna. Après s'être enquis de l'état de santé des blessés et s'être rendu sur les lieux de l'attentat, le président de la République livra à la télévision algérienne une déclaration à chaud au siège de la wilaya de Batna, devant les anciens maquisards, à travers laquelle il avait réaffirmé son attachement à la réconciliation nationale. « Je ne renoncerai jamais, l'espace d'une seconde, au projet politique que vous connaissez, car c'est le peuple qui a voté cette politique bien définie et qui n'exclut aucun Algérien où qu'il se trouve », avait-il insisté. Et d'ajouter : « Les extrémistes, de part et d'autre, n'ont d'autre choix que celui de la réconciliation, de la fraternité et de l'unité des rangs pour l'intérêt du peuple algérien et pour l'Algérie. » Très rapides, les messages de soutien, de sympathie, de solidarité et d'émotion affluaient vers Batna, venant pour la plupart des pays voisins de l'Algérie, en particulier l'Espagne, la France et le Maroc. Mais aussi de pays amis de l'Algérie, comme la Russie. Le lendemain, vendredi 7 septembre, le président Bouteflika acheva sa visite de travail sous haute surveillance. Entre-temps, des habitants de Batna sont sortis dans la rue pour manifester contre le terrorisme et exprimer leur soutien au chef de l'Etat et à sa politique de réconciliation nationale. Avant qu'il rentre sur Alger, le chef de l'Etat avait tenu à assister aux obsèques des victimes de l'attentat suicide.