Cette tradition avait totalement disparu du paysage local en raison du dépérissement des vergers agricoles qui présentaient pourtant un fort potentiel agricole de la région. La deuxième édition de la fête de l'Orange, après celle organisée (timidement) en 2005, s'est ouverte hier à Chlef et se poursuivra jusqu'au 27 décembre. La dernière manifestation, digne de ce nom, remonte à 1987. Il faut dire que depuis cette date, cette tradition avait totalement disparu du paysage local, en raison du dépérissement des vergers agricoles qui présentaient pourtant un fort potentiel agricole de la région. L'objectif premier des organisateurs (DSA, chambre de l'agriculture et APC de Chlef) consiste donc à redonner vie à une fête qui symbolisait à la fois la cueillette abondante des oranges et l'attachement des fellahs à une activité agricole de longue date. Outre des activités culturelles et sportives, il est prévu une exposition vente des produits agrumicoles à des prix largement accessibles, selon un responsable du comité d'organisation. Actuellement, le prix des oranges sur le marché dépasse allégrement les 70 DA le kilo. Les producteurs expliquent cela par le diktat des intermédiaires et l'absence de soutien de l'Etat aux professionnels de la filière. En effet, en plus de la cherté des fertilisants, les fellahs font face à un manque crucial de l'eau d'irrigation à partir des barrages. 80% d'entre eux n'utilisent que les forages en période de forte demande, ce qui engendre, d'après eux, des conséquences néfastes sur l'état et le rendement de l'arbre. En dépit de ces contraintes, les concernés, parmi lesquels les anciens propriétaires connus dans la profession, déploient de gros efforts pour réhabiliter ces vergers et leur redonner leur notoriété d'antan. La surface cultivée à ce jour sur la plaine du moyen Cheliff s'élève à 5800 ha largement inférieure à celle exploitée durant les années 1970. Comme solution à cette déperdition, le ministère de l'Agriculture envisage d'accorder à la wilaya un programme spécial pour la plantation de 1000 ha supplémentaires. Cependant, cette extension risque de se heurter de nouveau au déficit hydrique que connaît le secteur agricole.