Un travailleur qui ne peut subvenir au minimum des besoins de sa famille ne peut être sollicité pour une performance. Tizi Ouzou. De notre bureau Comment voulez-vous être performant quand on a faim, quand on est mal vêtu, quand on ne s'est jamais senti en vacances les jours de congé et quand on mène une vie de misère ? » Ce cri de détresse émane de la structure locale de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF). Dans une déclaration diffusée hier, ce syndicat exige une augmentation conséquente des salaires pour faire face à la cherté de la vie et à la paupérisation qui guette le personnel du secteur de l'éducation. « Un salaire qui ne répond même pas aux besoins d'une semaine pour une famille ne peut être considéré comme tel, mais plutôt une humiliation et un mépris. Pays riche, peuple pauvre, l'enseignant algérien est payé quatre fois moins qu'un enseignant mauritanien (150 euros en moyenne pour un Algérien contre 600 euros pour un Mauritanien). Le gouvernement promet une augmentation depuis des années (mensonges sur mensonges) et on assiste plutôt à la flambée des prix des produits de consommation, qui ont atteint le double pour la plupart », constatent les rédacteurs du document. Pour eux, cette situation ne peut plus durer. « Si des solutions concrètes ne sont pas apportées dans l'immédiat, à savoir une augmentation conséquente des salaires, un statut particulier digne d'un pays qui veut progresser et une prise en charge effective des problèmes socioprofessionnels des travailleurs, l'Algérie de la dignité basculera dans le chaos », écrit l'Unpef de Tizi Ouzou. Ce syndicat autonome appelle, par ailleurs, l'ensemble des travailleurs de l'éducation à « rester mobilisés autour de ces revendications légitimes et d'une importance capitale et de rester à l'écoute de l'intersyndicale (organisations autonomes dont fait partie l'UNPEF) qui organisera des actions d'envergure à partir de janvier 2008 ». L'UNPEF qui tiendra son conseil national le 29 décembre à Alger compte remettre sur le tapis toutes les revendications restées en suspens, notamment celles relatives à l'augmentation des salaires et au statut particulier.