Depuis deux décennies, la population vit des conditions pénibles, dues en grande partie à l'inexistence des infrastructures de base. Un réseau d'assainissement défectueux, ajouté à l'absence d'AEP et le mauvais état des routes, sont le lot quotidien de la population estimée à 6 000 âmes. Cet immense douar situé à 5 minutes seulement du centre-ville d'Oran subit les répercussions négatives d'une situation qui frise la tragédie. La croissance rapide de la population, engendrée en grande partie par l'exode rural lié essentiellement à la situation sécuritaire, a fait connaître à la bourgade d'El Hassi un second développement depuis la décennie écoulée, à la suite d'opérations d'auto constructions anarchiques érigées par des familles provenant des vieux quartiers d'Oran et des wilaya limitrophes. « Nous attachons beaucoup d'espoir aux nouveaux élus. Nous souhaitons d'eux une attention particulière concernant la prise en charge de nos problèmes quotidiens. A commencer par la sécurisation des tronçons routiers où périssent des enfants, fauchés le plus souvent par des chauffards », affirment des parents au bout du rouleau. Dans cette partie de la ville, des émeutes éclatent à chaque fois qu'un décès accidentel y est enregistré. « Les autorités locales, à leur tête le P/APC, doivent redoubler d'efforts afin de nous faire sortir de cette situation d'isolement qui fait de nous des citoyens de troisième catégorie », affirment des habitants. Ces derniers, subodorant la visite d'une commission de l'APC à leur bourgade, affichent un optimisme qui sied aux humbles. « Nous implorons le Tout Puissant pour que les nouveaux responsables locaux ne se détournent pas de leur mission. Il faut qu'ils viennent ici pour voir de leurs yeux le calvaire que nous endurons », s'écrient des mères de famille. Calvaire Un citoyen soulignera à cet égard que plusieurs demandes de statut communal et de rattachements de crédits au profit d'El Hassi sont restées lettre morte. « La quasi totalité des crédits et des budgets est dirigée vers la localité de Aïn Beida, laquelle utilise l'argent pour la réalisation d'infrastructures de base, au détriment de notre pauvre bourgade », déplorent des habitants courroucés. Evidemment, la non maîtrise de cette agglomération qui a germé aux portes de la cité, n'a pas été sans problèmes et les moyens dont disposaient d'anciennes communes avant leur promotion administrative ne pouvaient contenir tous les besoins induits par ce « développement urbanistique » exponentiel.