A voir de plus près, à travers le rapport de la commission des affaires sociales et culturelles de l'APW, exposé lors de la session ordinaire de l'APW du 25 mai dernier, il ressort que la situation épidémiologique demeure préoccupante à la wilaya de M'sila, par la persistance de certaines maladies à transmission hydriques (MTH). Il a été enregistré, pour l'année 2004, 11 cas de typhoïde et 13 cas d'hépatite virale. Maladies en diminution, pour la première passant de 25 cas à 11 cas, et en augmentation pour la deuxième par rapport à 2003, où il a été enregistré 4 cas seulement. A en croire le rapport de cette commission, la persistance du caractère préoccupant de la situation épidémiologique durant les années 2003 et 2004 était due principalement au non-respect des normes techniques dans la réalisation des réseaux d'AEP et d'assainissement. Pour corroborer leurs assertions, les membres de la commission de l'APW citent les prélèvements opérés sur l'eau potable, au terme desquels il a été enregistré sur 312 prélèvements d'eau potable, destinés aux analyses bactériologiques, 16 prélèvements présentaient des signes avérés de pollution. Ce niveau de pollution de l'eau potable constitue aux yeux des membres de cette commission un indice élevé de la mauvaise qualité de l'eau. L'origine de l'apparition et l'expansion des MTH dans la wilaya de M'sila, lit-on dans ce rapport, est la conjugaison de quelques facteurs liés principalement à la vétusté des réseaux d'AEP et d'assainissement, à la cross-connexion par endroits de ces deux réseaux et à l'insuffisance des traitements des points d'eau (réservoirs et puits). Il est également mentionné dans le rapport, d'une part, l'inexistence de réseaux AEP dans 95 quartiers - ce qui expose la population aux aléas de l'approvisionnement par citerne - et le caractère impropre de l'eau dans pas moins de 54 quartiers à cause de la vétuste des réseaux AEP, et d'autre part, le faible taux de connection au réseau d'assainissement ne dépassant pas les 51% à M'sila, 35 à Magraâ, 51 à Ouled Derradj. Le plus grave réside dans le non-raccordement de 177 quartiers au réseau d'assainissement, dont le siège de la wilaya, la ville de M'sila avec 21 quartiers non raccordés au réseau, 34 à Magraâ, 27 à Ouled Derradj et 29 à Hamma Delaâ. Conséquemment à cela, il a été enregistré une prolifération de fosses septiques qui ont atteint, selon le rapport de l'APW, 6570 fosses, dont 90 collectives. A cette situation qui est loin d'être reluisante en termes de salubrité, s'ajoute la pollution de l'environnement par la multiplication des rejets des réseaux d'assainissement dans les oueds, dont le nombre s'élève à 63, à partir desquels l'irrigation par les eaux usées est systématique, notamment à Bou saâda. Ainsi, six rejets d'eaux usées finissent leur parcours dans l'oasis de la Cité du bonheur, irriguant insidieusement vergers et cultures maraîchères. A cette déficience en termes d'infrastructures de base à l'échelle de la wilaya, qui affecte le quotidien des populations, tout un chacun est en droit de s'interroger sur la destination finale des enveloppes financières allouées à travers différents programmes durant les cinq derrières années, quand les conditions de vie des citoyens n'ont pas substantiellement changé.