Les habitants de la bourgade de Haï Bouamama vivent un véritable malaise social généré en grande partie par l'absence des commodités qui touchent tous les secteurs d'activités. Située à proximité du quartier des Amandiers à la sortie de la ville, cette bourgade enclavée souffre de son isolement. Pour ajouter au marasme de ce bourg de 40 000 âmes, l'eau est absente des robinets depuis plusieurs années. « Nous avons souvent recours aux camions-citernes pour nous approvisionner en eau potable », affirme un habitant. L'achat coûteux de citernes d'eau entières est source d'insalubrité et de danger sur la santé des riverains. Des cas d'intoxications ont été même enregistrés au cours de ces mois, nous apprend-on par ailleurs. L'alimentation en eau potable (EAP) a connu trois opérations de branchement qui ont été toutes vouées à l'échec. Selon des riverains rencontrés sur place, le premier réseau devant alimenter la bourgade en 1993 a été subitement abandonné. Les services concernés réaliseront un deuxième réseau d'AEP qui tombera lui aussi à l'eau. L'on nous signale à ce sujet que le diamètre des conduites n'était pas conforme aux normes requises. Commencera alors une troisième opération de réalisation d'AEP. Marécages Les canalisations furent cette fois-ci branchées ; l'eau coula même à flots pendant un mois et puis, plus rien. A côté de ces extrêmes, à la moindre précipitation pluviale, les voies et les rues se transforment en marécages du fait du non revêtement des chaussées. Les écoliers et les collégiens s'embourbent dans la fange gluante lorsqu'il pleut sans interruption. « Les fortes pluies empêchent fréquemment nos enfants de rejoindre leurs établissements scolaires à cause justement de la pluie qui transforme la terre poussiéreuse en un immense marais boueux », observe un enseignant. Les infrastructures scolaires existantes (éloignées) sont érigées sur des parcelles de terrain non bitumées et non protégées. Les riverains ne sont pas au bout de leur peine puisqu'ils doivent encore supporter les odeurs nauséabondes provoquées par le collecteur des eaux usées défectueux. L'unique centre de commerce réalisé par l'Agence foncière est inopérant pour des raisons connues des seuls responsables locaux. Cette structure, qui aurait évité bien des désagréments aux ménagères, est livrée à elle-même, subissant fréquemment des actes de vandalisme. Le manque flagrant d'infrastructures sportives, des espaces verts et des centres de loisirs constitue l'essentiel de la population qui vit suspendue aux promesses des uns et des autres.