En confirmant officiellement que le mémorandum signé au mois d'août 2006 entre Sonatrach et le géant russe Gazprom a expiré le 6 août 2007, le PDG de Sonatrach semblait satisfait de vouloir mettre un terme à une polémique qui a fait le tour de la planète et qui a même fait intervenir les analystes de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Même si tour à tour aussi bien les responsables des deux compagnies que les dirigeants des deux pays ont à chaque fois tenté de rassurer les pays européens. La polémique s'est poursuivie, y compris après la conclusion de partenariats stratégiques entre Gazprom et les grands groupes pétroliers et gaziers européens avec des accords de fourniture sur plusieurs décennies. La situation de dépendance des grands pays développés vis-à-vis des hydrocarbures suscite beaucoup d'inquiétude au niveau des gouvernements. Des inquiétudes qui, si elles ne sont pas bien gérées, peuvent donner lieu à des psychoses fatales comme on l'a vu dans la guerre contre l'Irak. Une guerre qui, non seulement a renforcé mondialement le terrorisme, mais a encore favorisé l'instabilité dans l'exploitation du pétrole irakien. Une instabilité qui se ressent toujours d'ailleurs sur le marché du pétrole. Pour en revenir au protocole d'accord signé entre Sonatrach et Gazprom, à Alger même au mois de mars 2006, soit juste quelques mois avant la signature du mémorandum, c'est le premier responsable de Gazprom, Alexeï Miller, qui soulignait que sa compagnie souhaitait réaliser des projets avec Sonatrach dans le domaine du GNL. Gazprom s'intéresse à la réalisation de projets relatifs à la production du GNL en partenariat avec Sonatrach, a-t-il déclaré, vu que l'Algérie jouit d'une grande expérience dans ce domaine. Il n'avait pas non plus écarté le fait que Sonatrach soit sollicitée pour participer à la réalisation de complexes de GNL en Russie. « Nous aiderons l'Algérie à moderniser ses systèmes d'extraction, elle nous fera partager sa précieuse expérience en matière de liquéfaction du gaz », avait-il résumé. Or l'idée d'une coopération était partie sur la base d'une prise de participation de Sonatrach dans le projet de GNL de la Baltique avant d'être élargie à une coopération plus globale dans les autres segments, un schéma généralement contenu dans les mémorandums de ce genre. Une fois que Gazprom n'a pas jugé utile de sélectionner Sonatrach pour le projet de la Baltique, la base du mémorandum se trouvait pratiquement annulée. Mais ce qui est étonnant, c'est cette proportion archaïque à vouloir donner un contenu idéologique à des relations commerciales Or, les défis énergétiques qui concernent aussi bien les pays consommateurs que les pays producteurs sont trop sérieux pour être confinés à des campagnes médiatiques.