Une journée technique algéro-française sur le bovin laitier a été organisée hier à la Chambre nationale d'agriculture aux Pins maritimes. L'objectif de cette manifestation est d'échanger des expériences et des informations pour améliorer la production nationale. Cette activité entre dans le cadre d'une convention signée entre l'Institut technique de l'élevage (ITELV) côté algérien et l'Institut français de l'élevage. Les interventions durant cette journée technique ont porté sur les conditions dans lesquelles doivent évoluer les vaches laitières afin d'offrir une meilleure productivité et réduire la facture des importations qui s'élève à plus de 500 millions de dollars. Selon un représentant de l'ambassade de France, ce partenariat pourrait aboutir à « lancer des projets au profit de la filière lait en particulier et d'autres filières agricoles en général ». La France est l'un des fournisseurs de l'Algérie en bovins vivants. L'assistance française est destinée aux éleveurs qui possèdent des bovins importés de France. La production nationale de lait, qui ne dépasse pas les 2 milliards de litres, ne couvre pas la totalité des besoins de la population estimés à environ 3 milliards de litres. La filière lait est confrontée à des problèmes de collecte et de transport. Ainsi, seuls 15% de la production sont collectés, soit 150 millions de litres. L'approvisionnement des usines de transformation de lait et de ses dérivés est insuffisamment couvert. Les transformateurs et producteurs de lait et dérivés ont recours en général à de la poudre importée comme intrant, a affirmé le président de la Chambre nationale d'agriculture, M. Hadjar. Les services agricoles comptent y remédier en mettant en place un dispositif pour encourager l'investissement dans le domaine, d'après Ammar Assabah, directeur de la régulation et du développement de la production agricole (DRDPA) au ministère de l'Agriculture et du développement rural. D'après lui, la productivité du cheptel, qui se compose d'environ 1,6 million de bovins dont 900 000 vaches laitières en Algérie, reste très faible. Il fait savoir que « 80% des exploitations spécialisées dans l'élevage sont de petite taille. Nous avons trop d'éleveurs », selon M. Assabah. Les éleveurs algériens ne possèdent généralement que deux ou trois vaches, a-t-il expliqué. Depuis la levée de l'interdiction d'importation de bovins vivants, 35 000 génisses ont été importées, a rapporté le DRDPA. Celui-ci a indiqué que la production animale représente 50% de la production agricole nationale et réalise des recettes de 260 millions de dinars. L'Algérien consomme en moyenne 100 l de lait par an, 11 à 12 kg de viande rouge et 4 à 6 kg de viande blanche, a-t-il précisé. Il reste l'un des plus grands consommateurs de lait au Maghreb, selon M. Hadjar.