Chromavision, une société de production audiovisuelle, est sur le projet d'un film intitulé Droits d'aînesse, un long métrage de fiction de 90 minutes en versions tamazight et arabe. Le réalisateur est Ali Mouzaoui. Né en Kabylie en 1954, il a fait une formation de metteur en scène en URSS, section film d'art (1973-1980) et a été réalisateur et scénariste à la Télévision algérienne et à l'Entreprise nationale de cinématographie. Parmi les films documentaires qu'il a réalisés, notons Je suis chrétien (film consacré aux chrétiens de Kabylie), Dda L'Mouloud (film consacré à Mouloud Mammeri) et Le Bijou des Ath Yenni. Il a aussi réalisé des films de fiction comme Début de saison, Les piments rouges ou Portrait de paysagiste. Il a aussi participé à la réalisation du film La Colline oubliée (conseiller artistique).Le début de tournage du film est prévu pour juin 2008. Ce film jette une lumière sur les mutations de la société kabyle qui agit souvent en conformité au droit coutumier et aux règles formulées. La nouvelle réalité renverse l'ordre des choses. D'autres pratiques viennent perturber les fonctions de la cité. Dans son acception commune, le droit d'aînesse est un privilège accordé par la communauté à l'aîné dans la succession du père et dans la gestion des affaires familiales. L'aîné n'est pas seulement le futur premier héritier, mais il s'inscrit dès sa naissance dans un schéma social où il est le garant des valeurs et des biens familiaux. Il participera non seulement à l'éducation de ses frères et sœurs, mais également à celle de leurs enfants. Plus que le droit à l'héritage, le droit d'aînesse concerne donc la sauvegarde et la transmission de valeurs traditionnelles ainsi que la mémoire collective. Mais les choses changent. Les aînés ont perdu le monopole du savoir et le pouvoir économique. Ils conservent, cependant, un statut moral.