Même les photos du président Yasser Arafat, ainsi que celles des martyrs célèbres tels Abou Djihad, Abou Iyad et autres grands hommes du Fatah, ont été confisquées par le Hamas. Ghaza : De notre correspondant La bande de Ghaza a accueilli le nouvel an 2008 au rythme des affrontements fratricides sanglants. Pas moins de 7 Palestiniens sont morts et des dizaines d'autres blessés dans des affrontements qui ont opposé les milices armées du mouvement islamiste Hamas et des partisans du mouvement nationaliste Fatah à l'occasion de la célébration du 43e anniversaire du lancement de ce mouvement qui représente aussi celui du déclenchement de la Révolution palestinienne armée, un certain 1er janvier 1965. Le mouvement Hamas, qui contrôle en solo la bande de Ghaza depuis son coup de force contre les institutions de l'Autorité palestinienne, au mois de juin 2007, a tout fait pour aboutir à ces affrontements désolants. Ayant pris la décision d'interdire toute manifestation des partisans du Fatah qui ont l'habitude, même du temps de l'occupation directe des territoires palestiniens par l'armée israélienne, de célébrer cet événement, le mouvement Hamas et le gouvernement présidé par le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, démis de ses fonctions par le président Mahmoud Abbas, a opéré des centaines d'arrestations de membres et de partisans du mouvement Fatah, plusieurs jours avant la date prévue. Le mouvement islamiste, très sensible lorsqu'il s'agit d'événements susceptibles de révéler la popularité du mouvement Fatah dans la rue palestinienne, ne s'est pas contenté de ces arrestations. Ses hommes ont pénétré de forces dans des dizaines de locaux et de sièges du mouvement Fatah, où ils ont confisqué tous les produits sensibles d'être utilisés à cette occasion, telles les photos du président Yasser Arafat, le fondateur du mouvement, ainsi que celles des martyrs célèbres, tels Abou Djihad, Abou Iyad et autres grands hommes du Fatah, les emblèmes jaunes du mouvement Fatah et même les drapeaux palestiniens. Pourtant, le Fatah avait officiellement déclaré qu'il n'organisera aucune manifestation à cette occasion, de peur de faire vivre à ses partisans des événements sanglants, tels ceux qui ont marqué la célébration du 3e anniversaire de la mort du président Arafat, ayant fait des centaines de blessés et plus de 10 morts tués de sang-froid par les milices du Hamas à la fin d'un rassemblement géant dans la ville de Ghaza, au mois de novembre dernier. La provocation des hommes du Hamas ne s'est pas limitée à ces mesures oppressives honteuses, pour des gens qui se disent révolutionnaires et moudjahidine. Ils ont descendu les emblèmes du Fatah de toutes les rues pour ne laisser que ceux, verts, de leur mouvement. Ils ont par ailleurs pénétré de force dans des dizaines de maisons juste pour faire descendre quelques emblèmes du Fatah qui flottaient sur leur toit. Malgré toutes ces mesures et les menaces de réprimer durement toute manifestation populaire, la nuit du 31 décembre, les partisans du Fatah, dans leurs quartiers respectifs, dans toutes les villes et camps de réfugiés de la bande de Ghaza, sont sortis par milliers de façon spontanée comme pour montrer leur volonté de défier le Hamas. Comme de coutume, des hommes armés du Hamas ont surgi de partout faisant usage de leurs armes à feu pour mettre fin à ces innombrables rassemblements. Des affrontements sanglants entre les deux parties ont fait le lourd bilan que l'on connaît. A noter que dans un discours plutôt conciliant à l'égard du Hamas, prononcé en début de soirée, le président palestinien Mahmoud Abbas a tendu la main au mouvement islamiste pour une véritable réconciliation nationale. « Je réactive l'option d'élections anticipées et je m'engage à faire de mon mieux pour que ces élections soient le produit d'une entente profonde et fraternelle », a-t-il dit. Abbas a réitéré son appel aux dirigeants du Hamas, présentés depuis juin comme des putschistes, pour qu'ils restituent le contrôle du territoire et ouvrent « une nouvelle page dans les relations au sein de notre maison palestinienne ». Par la voix de son porte-parole Faouzi Barhoum, le Hamas a rejeté les propositions du président Abbas exigeant des discussions sans conditions préalables.