Le service des urgences de l'hôpital de Bordj Menaïel a été submergé par les nombreux citoyens venus prendre des nouvelles de leurs proches touchés par l'attentat qui a eu lieu à Naciria. Emotion et solidarité se conjuguent pour dénoncer cet acte odieux et venir en aide aux familles et aux personnes touchées. Le personnel se mobilise pour assurer une prise en charge sans faille aux nombreux blessés. Le pari est réussi, car le maximum a été fait dans les meilleures conditions. Choqués et endeuillés par l'attentat kamikaze qui a tiré la ville de son sommeil, ceux qui se sont déplacés n'arrivent plus à s'exprimer sur le drame. « Il est difficile de croire et d'admettre tout ce qui s'est passé après des années de paix et de quiétude », disent-ils. Devant le portail principal de l'hôpital, des jeunes, des femmes, des vieux attendent impatiemment des nouvelles de leurs proches. « Mon gendre est mort », ne cesse de répéter un sexagénaire éploré. La victime originaire de Béjaïa n'est autre qu'un policier qui a épousé sa fille il y a quatre mois. « On dormait encore lorsque le plafond est tombé sur nous suite à l'explosion », dira un jeune qui venait s'enquérir de l'état de sa petite sœur Manel blessée à la tête. Eplorée, Kahina n'arrive plus à contenir ses larmes sur ce qui est arrivé à sa mère. Selon elle, leur maison qui jouxte le commissariat a été gravement endommagée. « On était plus de cinq personnes à l'intérieur du café Moussaoui, lorsque le kamikaze s'est fait exploser contre le commissariat », déclare un jeune blessé. Pour le cas de Yacine Hamzi, un enfant qui souffrait d'un traumatisme oculaire et qui a été évacué à Alger, un chauffeur d'une ambulance confirme à l'adresse de ses proches qu'il voulait rassurer : « C'est moi qui ai transporté cet enfant à l'hôpital. » Selon des sources médicales, M. Chemala, un autre blessé évacué vers les structures sanitaires d'Alger, souffre d'un traumatisme crânien. Pour Yacine, dont le frère a été projeté à plus de 10 mètres par le souffle de l'explosion, l'auteur de ce crime qui conduisait un véhicule de type Toyota Hilux aurait fait le tour du rond- point avant de se faire exploser contre le siège du commissariat de cette localité. « On n'arrive même pas à reconnaître les victimes. Les corps sont complètement déchiquetés, et ce sont les citoyens qui les ont couverts avant l'arrivée des pompiers », témoigne un jeune blessé qui a assisté au drame.