Deux heurs après l'attentat qui a ciblé, dans la matinée d'hier, l'Ecole de la Gendarmerie nationale des Issers, des dizaines d'ambulances continuaient d'affluer vers le service des urgences de l'hôpital de Bordj Menaïel, situé à 4 km du lieu du drame. Des dizaines de citoyens, venus s'enquérir de l'état de santé de leurs proches, attendaient devant le portail principal dudit service. Boumerdès : De notre bureau Tout le personnel médical a été mobilisé pour la prise en charge des blessés. La mobilisation était exemplaire. Sur les 49 blessés qui y ont été admis, seule une vingtaine reste encore hospitalisée et attend de recevoir les soins nécessaires pour rejoindre leur famille. Trois ont été transférés à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, à Alger, et un à Tizi Ouzou. Les sept corps des victimes qui se trouvent à la morgue de cet établissement, dont une vieille femme, sont en cours d'identification, tandis que les autres avaient été transférés, selon nos sources à l'hôpital de Thénia. Lors de notre visite à l'hôpital de Bordj Menaïel, les blessés encore sous le choc nous livrent leurs témoignages sur ce qui vient de leur arriver. « Je suis natif de Tissemsilt, j'ai passé la nuit chez ma famille à Alger pour ne pas rater mon test à l'Ecole de la gendarmerie des Issers, mais le destin en a voulu autrement. Je n'ai rien vu, la bombe a explosé dix minutes après mon arrivée et j'étais déjà dans la queue qui s'était formée », confie M. Mohamed. Celui-ci, blessé au pied soutient : « Les gendarmes auraient dû ouvrir le portail et nous laisser (nous les candidats) attendre à l'intérieur de l'école. » Licencié en sport, B. Bouabdellah souffre d'un traumatisme crânien et n'arrive plus à réaliser ce qui s'est passé. Venu de Batna pour passer son épreuve de psychologie, il est très choqué et totalement traumatisé : « J'étais à quelques mètres du lieu du drame. Je suis parti prendre un café à côté, lorsque l'explosion a eu lieu. Je n'ai vu que du feu et des corps déchiquetés », dira-t-il, en ajoutant que les gendarmes auraient pu éviter la catastrophe en les laissant entrer dans l'enceinte de l'école. « Mais vous savez ce qui s'est passé, c'est malheureux », déplore-t-il. Belhadj n'est pas le seul à parcourir des centaines de kilomètres pour passer son test psychologique dans l'espoir de devenir un jour un officier de la Gendarmerie nationale. Accroché au téléphone, Ahmed, natif de Jijel et licencié en économie, a été blessé légèrement et vient d'appeler sa famille pour la rassurer. Admise à côté de Mohamed, Zahia, la quarantaine passée, trouve du mal à s'exprimer et commenter la catastrophe : « J'habite à Béchar et j'étais à l'intérieur du bus lorsque nous avons été surpris par l'attaque. J'étais en route pour Tizi Ouzou pour y passer mes vacances et rendre visite à mes parents. Le chauffeur s'est arrêté subitement et semblait très surpris par l'attitude du kamikaze qui venait en sens inverse en fonçant droit devant le portail de l'Ecole de la gendarmerie. » Elle a été touchée par les débris de vitres du bus soufflées par la force de l'explosion « C'est affreux et les mots ne suffisent plus pour décrire la catastrophe », commente-t-elle, les larmes aux yeux. Saïda, une autre blessée, refuse de s'exprimer. Selon nos sources, son état est critique. Elle venait passer elle aussi son concours.