Odieux, écœurants, lâches ignobles. Comment pourrait-on décrire les deux attentats qui ont frappé hier, les hauteurs de la capitale. Le premier, qui a ciblé le Conseil Constitutionnel à Ben Aknoun, a également touché le Conseil supérieur islamique, l'APW et la résidence des magistrats. "Il était 9h45 à peu près, quand on a entendu un bruit assourdissant, on a cru que c'était un tremblement de terre, on a commencé à courir… puis, on a vu un nuage de fumée et les vitres soufflées", a déclaré B.S, élève à l'école primaire Abtout Ahmed, qui est située juste derrière le Conseil constitutionnel. Quelques minutes après les attentats, la foule a envahi les lieux à la recherche d'un proche qui travaille dans le Conseil constitutionnel ou dans l'une des institutions avoisinantes. Me Ameur Rekhila, membre du Conseil constitutionnel était à l'intérieur de cette institution quand l'explosion s'est produite, il était au deuxième étage du côté droit de l'immeuble. Emu, il a dénoncé cet acte barbare qui, d'après lui, "a visé des enfants qui partaient à l'école, de simples citoyens autant que les symboles de l'Etat". Me Ameur Rekhila a ajouté que "l'explosion était très puissante et elle a fait des dégâts considérables". Une heure après l'attentat, les forces de sécurité ont délimité le périmètre, empêchant toute personne d'accéder et d'avancer, à part les véhicules de police, de la Protection civile et les ambulances, qui n'ont pas cessé de faire la navette entre l'EHS de Ben Aknoun, le CHU Mustapha Bacha et l'hôpital Birtraria. Cependant, une foule traumatisée affluait de tous les côtés, à la recherche d'un parent ou d'un ami. La police qui a reçu des instructions strictes orientait les gens vers les hôpitaux, où les victimes étaient évacuées. Le quartier de Hydra secoué L'ambiance n'était pas différente, devant le siège du Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) dans le quartier résidentiel de Hydra. Une heure après l'explosion, le porte-parole de l'ONU a annoncé que dix membres du personnel des Nations unies ont été tués dans l'explosion d'un camion-citerne, conduit par un kamikaze. Chose qui a été démentie par le ministre de l'Intérieur Des dizaines de blessés et de morts ont été évacués vers les hôpitaux, qui n'ont pas arrêté de recevoir des blessés tout au long de la journée. Les habitants du quartier de Hydra, qui est l'un des quartiers les plus sécurisés de la capitale, ont été choqués par cet attentat. Là aussi, les gens venaient de partout, pour chercher leurs proches. Incapables d'avoir des nouvelles, ils se sont dirigés vers les hôpitaux. Les médecins débordés par le nombre important de victimes Les urgences de l'Etablissement hospitalier spécialisé de Ben Aknoun ont reçu les victimes des deux attentats qui ont secoué la capitale tout au long de la journée d'hier. Les médecins, débordés par le nombre important de victimes qui affluaient, ont préparé le bloc opératoire pour faire subir des opérations chirurgicales aux personnes gravement blessées. A 13h10, nous étions à l'hôpital de Ben Aknoun, une liste des victimes a été affichée devant la porte des urgences, pour faciliter la tâche aux personnes qui venaient chercher leurs proches. Un policier notait les noms et adresses des victimes que l'hôpital a accueillies, pour prendre contact avec leurs familles. Au moment où nous cherchions le surveillant médical des urgences, pour nous informer sur le nombre de morts et de blessés que l'EHS a accueillis, les agents de la Protection civile, accompagnés de policiers venaient de ramener une autre victime de l'attentat perpétré à Hydra. Par ailleurs, le responsable des urgences a déclaré que "l'hôpital de Ben Aknoun a accueilli 35 blessés et deux morts". "Quatre blessés ont été évacués vers l'hôpital Mustapha". A 13h30, le service des urgences de l'hôpital de Ben Aknoun continuait de recevoir les blessés, évacués, dans un premier temps vers l'hôpital de Birtraria. Cependant, les deux attentats perpétrés, hier, viennent alourdir le bilan des victimes de la violence terroriste.