Les travaux de la voie ferrée devant relier la ville de Tizi Ouzou à Oued Aïssi (14 km), ont été lancés en septembre dernier, alors qu'ils étaient prévus pour le deuxième trimestre de l'année en cours. Le retard serait dû à la mise en place du financement du projet. Dotée d'une enveloppe de près de 6 milliards de dinars (dans le cadre du programme pour le soutien à la relance économique), cette extension de la voie ferrée est d'une importance stratégique aux plans économique et social pour la wilaya de Tizi Ouzou. Les objectifs visés par ce projet sont la desserte de la zone industrielle de Oued Aïssi pour le transport de marchandises, le transport des étudiants de l'université ainsi que les voyageurs des localités voisines. Le premier impact sera le soulagement et le désengorgement du trafic routier sur la Route nationale 12. On souligne aussi l'importance de l'approvisionnement de l'unité Naftal de stockage et de distribution de carburants, sise à la zone industrielle de Oued Aïssi. Le transport de ces produits par camions-citernes est aléatoire et présente des contraintes de délai de livraison. Selon un document de la direction du transport de la wilaya de Tizi Ouzou, datant de mars 2004, la ligne ferroviaire devrait assurer le transport de « 800 000 t/an de différentes marchandises ainsi que 800 à 10 000 voyageurs/jour, assurés par 20 trains/jour dans les deux sens ». Le projet de l'extension du chemin de fer a été initié en 1994 (avec un délai de réalisation de cinq ans), dans le cadre du programme d'aménagement du territoire. La réalisation a été confiée à la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). En matière de financement, cette opération a connu un cheminement tumultueux, subissant coup sur coup réévaluations et réinscriptions de l'autorisation de programme, et ceci de 1995 à 2002. Le même document de la direction du transport précise qu'en date du 13 octobre 2001, « une nouvelle opération d'un montant de 2,4 milliards de dinars est inscrite », intitulée « Subvention à la SNTF pour la réalisation du tronçon Keff Naâdja-Oued Aïssi, sur 10 kilomètres ». Ce qui a été suivi du lancement d'un avis d'appel d'offres pour l'achèvement des travaux non encore entamés (4 gares, 4 ouvrages d'art, 3 tunnels de 1,6 km et pose des voies). Le marché a été emporté par un groupe d'entreprises (une nationale et trois turques) « qui ont soumissionné pour un montant de six milliards de dinars ». La fiche technique du projet précise que cette voie sera dotée de trois gares (Keff Naâdja, une halte universitaire ainsi qu'une gare au campus de Oued Aïssi), en sus de celle de Tizi Ouzou. 11 ouvrages d'art jalonneront le tracé de la voie ferrée avec un délai contractuel de réalisation de 30 mois. « Pour peu que la pluie ne vienne pas retarder avancement des travaux », nous signale-t-on.