Les APC et APW, issues des élections locales du 29 novembre dernier, ont du mal à démarrer. Les réunions qu'elles ont tenues jusqu'à présent ont porté seulement sur la désignation de leurs premiers responsables et la création des commissions socioéconomiques, culturelles et de l'environnement. Cette opération, il faut le souligner, n'a pas été facile à effectuer, compte tenu de la composante hétéroclite de la plupart de ces assemblées dans lesquelles le vieux parti du FLN ne détient qu'une majorité toute relative, l'empêchant ainsi de mener la barque à sa guise et de naviguer à vue, sans tenir compte de la présence des autres partis, y compris avec ses pairs de l'alliance présidentielle. Le parti de Belkhadem a eu du mal à placer à la tête de l'assemblée populaire de wilaya les représentants, lesquels ont failli revenir au rassemblement national démocratique (RND), n'étaient les divergences entre certains élus de ce parti, qui ont préféré que les affaires de l'hémicycle soient conduites autrement, obéissant, peut-être, aux consignes données par leur états-majors, en attendant l'évolution des choses. Une implosion de l'APW est à craindre, compte tenu de son caractère hétérogène, où les alliances entre les formations politiques qui y siègent peuvent changer d'un moment à l'autre pour diverses raisons, aussi bien partisanes que personnelles. S'agissant des assemblées populaires communales, hormis celle de Aïn Berda où le RND de Ahmed Ouyahia détient la majorité absolue, lui permettant de gérer à sa guise, celles–ci portent en elles les germes de l'instabilité à cause de la diversité de leurs composantes. Le déphasage des codes communales et de wilaya, avec la réalité du terrain, rend encore la tâche ardue aux élus des assemblées locales, qui auront la mission de répondre aux multiples attentes sociales et aux exigences de l'administration en ce qui concerne l'élaboration et le suivi des programmes de développement, ainsi que la prise en charge des préoccupations quotidiennes des populations, et elles sont nombreuses, allant de l'alimentation en eau potable à l'entretien des routes et des établissements éducatifs, au transport, au logement, en passant par la création de l'emploi au profit des chômeurs, notamment les jeunes diplômés. La fermeture des trois postes d'accès à l'usine Arcelor Mittal, ex-complexe sidérurgique d'El Hadjar, la semaine dernière, par des jeunes chômeurs pour réclamer l'embauche, représente en même temps un signal fort et un avertissement sérieux, qu'il convient de prendre en charge, d'autant plus que la flambée des prix des produits alimentaires est venue rendre l'atmosphère plus tendue qu'elle ne l'était auparavant. Le début, quelque peu timide, des assemblées élues, issues du scrutin du 29 novembre dernier, ne va pas sans susciter une réelle incertitude chez les administrés, qui continuent à aspirer à une amélioration de leurs conditions de vie à la faveur de la mise en œuvre de projets touchant plusieurs domaines, notamment celui de l'environnement. La plupart des cités, des habitations et des villages souffrent, en effet, de l'absence d'aménagement et d'un déficit en structures de jeunesse ou autres besoins liés à la vie de tous les jours.