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Boumediène, le MALG et la révolution
Publié dans El Watan le 07 - 01 - 2008

1. Le lecteur impartial et objectif appréciera « l'indigence de la forme et du contenu » de mon article sur H. Boumediène.
2. Mon souci, à la suite de beaucoup d'autres, a été non seulement de rompre avec les procédés coutumiers de l'historiographie officielle que perpétuent, à leur façon, les témoignages de certains acteurs de la Guerre de libération nationale, mais également d'essayer d'écrire l'histoire, telle qu'elle s'est réalisée concrètement, sans chercher à porter des jugements de valeur ou à glorifier le rôle de tel ou untel.
3. Je n'ai pas mis en cause le MALG, en tant qu'institution, mais certains de ses éléments dont le souci était davantage de contrôler de façon policière l'activité de la résistance nationale que de lutter contre l'armée coloniale. Je ne me permettrai pas de contester les actions sociales positives menées par des éléments du MALG sincères et dévoués à la cause nationale (ma famille, notamment mon père en connaît un certain nombre).
4. A beaucoup d'égards, le rôle du MALG paraît avoir été exorbitant au regard du choix, — bon ou mauvais, il importe peu à ce stade —, fait par les instances de la révolution de privilégier la voie diplomatique sur le combat armé, tout en entretenant les wilayas de l'intérieur dans l'illusion que l'ALN pouvait vaincre militairement l'Armée française. Tout citoyen algérien ne peut manquer de s'interroger sur la disproportion entre les moyens logistiques, financiers et humains accumulés par le MALG et l'indigence (pour le coup, le terme utilisé à mon encontre par DOK paraît le plus approprié) de ceux possédés par les wilayas de l'intérieur. Ce n'est pas tant l'armée des frontières, de l'Est ou de l'Ouest qui avait besoin de l'assistance du MALG que les wilayas de l'intérieur qui étaient directement affrontées à l'armée coloniale. Ou alors, il aurait fallu publiquement et officiellement proclamer la supériorité de l'extérieur sur l'intérieur, autrement dit, délégitimer les wilayas de l'intérieur au profit des institutions installées à Tunis et à Tripoli. Il faudra bien un jour expliquer la raison d'être du formidable réservoir de guerre acquis par le MALG, alors que sur le terrain militaire, la cause était entendue à la fin du premier semestre 1959, dès lors que le général Challe pouvait annoncer au général de Gaulle qu'il existait désormais une solution militaire au problème algérien. Abane Ramdane a payé de sa vie (qui l'a fait assassiner et pourquoi, alors qu'il était le père fondateur de l'Etat algérien ?) le fait d'avoir véhémentement dénoncé la dérive de l'appareil militaro-sécuritaire de l'ALN qui se constituait progressivement, à ses yeux, comme un Etat dans l'Etat. A quelques années d'intervalle, le colonel Boumediène devait faire la même analyse en considérant que le MALG devenait un corps extérieur à la société algérienne, fonctionnant selon sa rationalité propre et dont les seules préoccupations étaient d'ordre sécuritaire et policière. Ce ne sont pas là élucubrations de pseudo historiens ou documents apocryphes des archives de l'armée française.
5. Je n'ai jamais dit ni laissé entendre que le MALG avait indirectement contribué à l'élimination physique de quatre colonels de l'ALN. Décidément, le président de l'Association des anciens du MALG m'a mal lu. J'ai simplement dit que le colonel H. Boumediène avait suspecté une main algérienne dans leur mort. Il s'en était ouvert à P. Bernard, directeur des éditions Sindbad dans les années 1970, qui préparait une monumentale biographie sur lui. L'ancien président algérien aurait déclaré à son interlocuteur qu'à un certain moment de la guerre de Libération nationale, il n'entendait plus cautionner la dérive policière de l'ALN et qu'il se devait de prendre ses distances avec des hommes qui avaient probablement et quels que fussent leurs mobiles, fait couler le sang de leurs compatriotes.
6. S'agissant des concepts de légitimité historique, de légitimité révolutionnaire et de légitimité démocratique, je considère les avoir utilisés de la façon la plus rigoureuse qui soit et dans un but bien précis : tordre le cou à la légende qui fait de quelques personnalités sans doute éminentes des « historiques » ad vitam æternam et contester l'approche d'historiens comme Gilbert Meynier qui tend à confisquer à H. Boumediène l'essentiel de sa légitimité, entre autres, pour cause de non-appartenance au PPA/MTLD.
7. Par ailleurs, j'ai délibérément voulu dissocier, au rebours de la thèse de G. Meynier — que M. Daho Ould Kablia ne semble pas avoir consulté, sans quoi il ne m'aurait pas reproché un alignement sur ses positions —, le parcours de A. Boussouf de celui de H. Boumediène. Tandis que le premier, certes ancien militant du PPA/ MTLD, était un homme de clan, principalement soucieux de se constituer des clientèles au sein de l'ALN, du GPRA et du CNRA (V. sur ces points M. Harbi qui n'est pas, à ma connaissance, un agent des services français) et n'était porteur d'aucun projet pour l'Algérie indépendante ; le second qui n'avait pu jouer un rôle à sa mesure durant la guerre de Libération nationale (y compris lorsqu'il présida aux destinées de l'EMG) avait réfléchi depuis longtemps à la mise en place de l'Etat algérien post-colonial qui serait doté d'institutions pérennes susceptibles de faire émerger une nation algérienne redevenue enfin soudée et homogène.
8. Mon souci n'était pas de rendre service au président Boumediène, en lui réitérant l'hommage qu'il mérite, mais de lui rendre justice, ce qui n'est pas exactement la même chose. Lui rendre justice, cela signifie pour un universitaire scrupuleux, animé de probité intellectuelle et morale — et cela quoi que puisse en penser DOK—, de dénoncer l'amalgame entre le parcours glorieux de H. Boumediène et celui moins honorable de A. Boussouf.
9. Ceci me conduit à la conclusion de mon propos. S'il avait existé réellement une parenté de pensée, de vision et de conception entre les deux hommes, pour quelles raisons H. Boumediène a-t-il mis brutalement fin à la carrière politique de Boussouf en 1962 et écarté des centres de pouvoir d'alors, un grand nombre de ses chevaux légers ? Que certains d'entre eux en aient conçu de l'amertume ne change rien aux termes du débat. C'est sans doute inconsciemment que DOK oppose la mission achevée de Boussouf à celle qui n'a pu aboutir des « autres » acteurs (il vise implicitement Boumediène). Toute la question est de savoir si la mission menée par Boussouf était conforme aux intérêts de l'Algérie et si le prix qu'elle a fait payer à des milliers de moudjahiddine n'était pas excessif au regard du sentiment largement répandu chez nos élites que l'indépendance de l'Algérie a été confisquée.
10. Puisse cette mise au point convaincre les lecteurs d'El Watan qu'il est essentiel de s'engager dans une écriture dépassionnée de l'histoire de notre pays et qu'à l'instar de toutes les révolutions dans le monde, la nôtre a eu ses épisodes glorieux et sa part d'ombre et de tragédie que chacun s'honorerait à ne pas occulter.


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