Alger et Nouakchott souhaitent impulser une nouvelle dynamique à leur partenariat. La 8e session du comité de suivi de la grande commission mixte algéro-mauritanienne qui s'est achevée hier à Alger a planché sur différents dossiers de coopération ayant trait à l'énergie, à la pêche, aux travaux publics, à l'agriculture et à la formation professionnelle. Cette réunion a permis la signature de deux accords portant sur la non-double imposition entre les deux pays et les garanties des investissements entre l'Algérie et la Mauritanie. Les conventions ont été signées par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, du côté algérien, et le ministre délégué chargé du Maghreb, Mohamed El Hafed Ould Ismaïl, du côté mauritanien. A cette occasion, M. Messahel s'est félicité de la signature de cette convention qualifiée de « très importante » pour le partenariat entre les deux pays, car « garantissant une protection aux investisseurs algériens et mauritaniens, auxquels elle permet d'exercer » dans de meilleures conditions. « D'autres conventions sur la non-double imposition entre les deux pays qui ont déjà fait l'objet d'examen seront conclues dans les mois à venir », a ajouté le ministre. Le comité a eu également à évaluer les actions dans le domaine des hydrocarbures depuis la signature, le 30 novembre dernier, de l'accord relatif à la recherche et à l'exploration entre Sonatrach et la société mauritanienne d'hydrocarbures. Cet accord permettra l'exploitation en commun de quatre champs pétrolifères en Mauritanie. Les délégations algérienne et mauritanienne ont passé en revue « la situation de certaines sociétés algériennes de distribution de produits pétroliers en Mauritanie, telles que Naftec et Sonelgaz ». En tout et pour tout, les délégations des deux pays ont eu à évaluer les perspectives de coopération dans le domaine de la pêche, de la formation, de l'enseignement, des travaux publics, de l'agriculture et de la santé. Les responsables des deux pays ont également évoqué la possibilité d'accroître les échanges commerciaux jugés encore faibles. Au-delà de l'aspect purement économique, l'Algérie aspire ainsi à conforter sa position politique en Mauritanie. L'Algérie et la Mauritanie ont souligné la nécessité de se concerter et de coordonner leurs actions pour relever les défis communs auxquels les deux pays font face dans différents domaines. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a indiqué à l'APS que les deux pays « ont les mêmes préoccupations et les mêmes défis qui demandent plus de concertation et de coordination dans tous les domaines ». M. Messahel considère les travaux de ce comité comme une « nouvelle étape » dans la perspective de la 16e session de la grande commission mixte, prévue à Alger au courant de cette année. « Nous sommes réunis pour évaluer la dernière session de la grande commission mixte, tenue à Nouakchott en mars 2006, et finaliser les textes des accords soumis par les deux parties pour une éventuelle signature au cours de cette rencontre, ou bien durant la 16e session de la grande commission mixte », a dit le ministre. Il a indiqué que cette réunion vise à « concrétiser les recommandations des chefs d'Etat des deux pays, lesquels accordent, a-t-il ajouté, une grande importance à la coopération bilatérale s'inscrivant dans le cadre de l'édification du Maghreb arabe ». De son côté, le ministre mauritanien délégué chargé du Maghreb arabe, Mohamed El Hafed Ould Ismaïl, a émis le souhait de voir cette session marquer un « nouveau départ dans le renforcement de la coopération avec l'Algérie dans tous les domaines ». M. Ould Ismaïl a cependant noté que cette coopération « ne reflète pas les potentialités des deux pays, soulignant toutefois que son pays fonde de grands espoirs pour le renforcement du partenariat avec l'Algérie ». Par ailleurs, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a reçu, hier à Alger, le ministre délégué auprès du ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la Coopération, chargé du Maghreb arabe, Mohamed El Hafed Ould Ismaïl. L'Algérie affirme percevoir la Mauritanie comme un pays « ami et frère » avec lequel elle est prête à partager son potentiel.