Barack Obama n'est pas prêt à jeter l'éponge. Au coude à coude avec l'ex-première dame, Hillary Clinton, le sénateur noir a toutes les chances de la coiffer au poteau et d'emporter l'investiture. Démocrate, Obama a réussi le grand chelem en remportant les trois consultations organisées en début de semaine pour départager les rivaux démocrates. Hillary ne possède plus qu'un très léger avantage sur Barack en nombre de délégués : 1 112 contre 1 096. Il faut rassembler au moins 2 025 délégués pour obtenir la nomination démocrate en vue de l'élection présidentielle de novembre. Barack est d'autant plus persuadé de sa baraka qu'il a écrasé sa rivale sur la côte ouest dans le Golfe du Mexique en passant par le cœur de l'Amérique, et en Virginie, près de la capitale Washington. Le jeune sénateur, visiblement galvanisé par ses succès dans une région de l'Etat de Washington, dans le Nebraska au centre et en Louisiane dans le sud, se présente désormais comme l'adversaire de John McCain, poulain des républicains, à la succession de Bush, répétant dans sa campagne : “Quand je serai président” ! Obama est d'autant plus optimiste que l'argent tombe dans sa caisse électorale à l'inverse de sa rivale qui a dû faire des emprunts. Mais, le jeu est loin d'être ficelé, Mme Clinton reste la candidate de l'etablisment démocrate dont les voix lui sont garanties à la convention. Il faut savoir que dans le système de désignation, un tiers des voix est dévolu à l'administration du parti démocrate justement pour ne pas être dépassé par l'enthousiasme des électeurs dans les caucus. En outre, Mme Clinton table sur un important gisement électoral, les Américains de la côte ouest traditionnellement démocrates, les Hispaniques et la partie des électeurs de l'Amérique profonde qui a été déçue par le président Bush. Il reste que le maintien dans la course d'Obama est, en soi, un nouveau phénomène de société aux Etats-Unis, mais l'Amérique est-elle prête à donner les clefs de la Maison-Blanche à un Noir ? Une vingtaine d'Etats doit encore se prononcer dans les jours et les semaines à venir pour départager les candidats. Mardi, les primaires se dérouleront autour de la capitale fédérale en Virginie, dans le Maryland, et dans la ville de Washington. Côté républicain, les résultats du Kansas et de Louisiane montrent que John McCain peine à rallier les éléments les plus conservateurs de son propre parti. Pour gagner, il devra s'adjoindre les services d'un ultra conservateur. L'ancien gouverneur de l'Arkansas, Mike Huckabee, soutenu par la droite chrétienne, a remporté des caucus républicains au Kansas. Le sénateur John McCain a reçu un appui tacite du président sortant Bush, alors qu'il était l'un de ses farouches rivaux en 2000. Grand favori, McCain est presque assuré d'obtenir la nomination de son parti même s'il a remporté de justesse l'Etat de Washington avec 26% des délégués contre 24% pour Huckabee. D. B.