Pendant trois jours, une vingtaine de groupes représentant les wilayas d'Alger, Béjaïa, Blida et Tizi Ouzou se sont partagé l'affiche. Des groupes chics pour des rythmes chocs, un public jeune et connaisseur, tous les ingrédients étaient réunis pour faire vibrer la scène aux sons de la musique rock. Pendant trois jours (2, 3 et 4 janvier), une trentaine d'artistes s'est partagée l'affiche au théâtre communal Kateb Yacine. C'est dans une salle enfumée et non chauffée qu'a été donné le coup d'envoi du festival Tizi rock. Quatre groupes étaient programmés en cette première journée. Il s'agit de Chachnak, Gatling Machine, Imnayen et Africa. Inscrit sur la liste des participants, Tafert de Batna n'a pas fait le déplacement dans la capitale du Djurdjura. Tous les autres invités ont répondu présent à l'appel de l'association Tizi pour les jeunes, organisatrice de cet événement musical qui en est à sa troisième édition. On peut citer Good Noise, Old Revens, The Rave, Tra-xxx, Atakor, Rahdj, Anza, Dark Wish, As We Punk, The Kult of Satanachia, Bghalerras, Carnavage, Helium et Maxyes. Le bal a été ouvert par le groupe Africa (Beliz). Momoh Chaâbi (vocaliste) et Juba Sid (guitariste), entourés par le reste de la troupe, n'ont pas lésiné sur leurs cordes vocales pour chauffer l'auditoire. Au menu des morceaux de blues et quelques reprises magistralement modernisées telle l'éternelle chanson Oumari du chantre de la musique targuie Athmane Bali, emporté par des eaux en furie dans son lointain… désert. S'ensuivront les meilleurs tubes qui ont propulsé au firmament la mythique troupe des Abranis, revisités pour la circonstance par deux « graines » de star au talent prometteur. Chaud show dans la salle. Nabil Saâdi la coqueluche du groupe As We Punk immortalise la scène avec l'objectif de son téléphone portable. La deuxième partie du show a été assurée par le groupe Chachnak d'Azazga qui a interprété des chansons en kabyle. Place à la danse. La piste s'anime un peu plus. La communion est parfaite entre l'artiste et son public qui répond par une salve d'applaudissements et des vivats. Juste après, l'animatrice annonce l'entrée de Gatling Machine, un « groupe » (un seul élément en fait) qui fait parler de lui sur la place d'Alger depuis 6 ans. « J'ai fait des enregistrements mais je n'ai pas encore de CD. Les producteurs ne connaissent pas la culture métal et la culture électrique. Ils préfèrent le raï. Pour l'instant, je joue en privé et parfois avec Mafia Crew », nous a confié le rockeur aux cheveux longs. La soirée s'est poursuivie avec des chanteurs de la wilaya de Tizi Ouzou qui ont fait cause commune à l'occasion pour chanter, ensemble, les déboires et l'espoir d'une jeunesse assoiffée d'amour, de paix, de vie tout simplement. La 2e journée du festival a été marquée par la prestation d'une pléiade de groupes qui excellent dans le rock alternatif, un genre musical qui suscite l'engouement des jeunes mélomanes dans notre pays. Dans une salle en délire, Good Noise, Old Revens, The Rave, Tra-xxx et Atakor ont laissé libre cours à leur plein d'énergie éclectique, agrémentée de scènes de « houl » musical à forts décibels qui rappellent les concerts outre-mer des « fous » du rock. La même ambiance a caractérisé la troisième et dernière journée de la manifestation placée sous le signe du rock extrême et marquée par une présence plus nombreuse, dont la moyenne d'âge ne dépasse pas 20 ans. Les groupes stars du jour ont pour noms Darkwish, Helium, As We Punk, Bghalerras, Rédouane Carnavage et The Kult of Satanakia. Un concert riche en couleurs et en sonorités.