Après une compétition et artistique ponctuée par des soirées euphoriques, la 2e édition de ce Festival a été clôturée dans une ambiance bon enfant. Le rideau est tombé mardi soir sur la 2e édition du Festival de la musique et de la chanson kabyles qui, durant six jours, a plongé la ville de Yemma Gouraya et d'autres communes de la wilaya dans une ambiance festive où ont alterné chant lyrique, poésie et conférences-débats. Après une ouverture flamboyante par la vedette actuelle de la chanson kabyle, Mohamed Allaoua, l'émotion a été assurée par Medjahed Hamid et Nouara, la divine à la voix d'or dans un concert de chant lyrique kabyle qui ne s'oubliera pas de sitôt, vu l'adhésion du public composé en général des nostalgiques des années d'or de Nouara et consorts. Ainsi, la douce voix de la dynamique Meryem, l'animatrice vedette du festival et celle de Riadh, son complice de la soirée, ont diminué progressivement de tonalité jusqu'à l'annonce de la clôture de la 2e édition du Festival, sans omettre de donner rendez-vous pour l'année prochaine. Le public a été nombreux dans la grande salle des spectacles de la Maison de la culture laquelle s'est avérée,à chaque fois, trop exiguë pour le contenir. «Cette deuxième édition est aussi une grande réussite au même titre que la première: elle a son propre cachet sur le plan artistique et scénographique. Pourvu que cela dure, je pense que nos jeunes ont du talent et peuvent à chaque fois relever le défi et faire avancer et épanouir notre culture pour la porter au niveau mondial comme est en train de faire pour notre Equipe nationale», nous a déclaré, Kamel Hamadi, figure emblématique de la chanson algérienne, en général, et kabyle, en particulier. Il faut dire que cette manifestation, organisée du 3 au 8 décembre derniers, a regroupé une pléiade de chanteurs, d'artistes et de spécialistes qui ont rendu un vibrant hommage à l'un des piliers de la chanson kabyle, Allaoua Zerrouki. L'on citera Kamel Hamadi, Rachid Mokhtari, Farida Aït Feroukh, Medjahed Hamid, Nouara, Boudjemaâ Agraw, les Abranis, Rabah Asma, Hassiba Amrouche, Ali Meziane, Salah Aït Mansour. Des ateliers d'écriture poétique, de la musique sur des thèmes de la chanson kabyle, ont été organisés et animés par des connaisseurs au profit des troupes participantes. Au total, elles étaient neuf troupes amatrices ou plutôt semi-professionnelles, trois de Béjaïa et une participation des wilayas de BBA, Jijel, Boumerdès, Bouira, Tizi Ouzou et Alger, préalablement sélectionnées dans leurs wilayas respectives à se disputer les titres. «Franchement, cela n'a pas été facile pour le jury de trancher, vu les bonnes prestations des troupes et la qualité de leur production. Pour les départager, nous étions dans l'obligation de tenir compte de beaucoup de paramètres, leur prestation sur scène, la force de présence, l'esthétique, la voix, le texte et la musique, entre autres», a expliqué le président du jury, Rachid Saouli, chef de l'Orchestre symphonique national. Finalement, c'est le groupe Mazel de Béjaïa dans un genre moderne, qui a décroché le Premier prix, suivi par le groupe Numidia, dans le même genre. Quant au 3e Prix il a été décerné au groupe Taymet de Boumerdès, qui a présenté du folklore kabyle moderne. En plus des trois prix qui sont de l'ordre de 30, 20 et 10 millions de centimes qu'empocheront les trois lauréats par ordre décroissant, les trois groupes vont prendre part au concours national dans sa phase finale lors du Festival de la musique et de la chanson amazighes qui aura lieu à Tamanrasset du 19 au 25 décembre prochains et qui regroupera les quatre genres, chaoui, targui, mozabite et kabyle, avec une promotion pour les futurs lauréats par une tournée nationale sous l'égide du ministère de la Culture. «Après les buts et autres objectifs au niveau local, la finalité est de promouvoir des jeunes talents de la chanson amzighe dans ses différents genres avec une aide de l'Etat pour ces jeunes talents qui n'ont pas les moyens ou plutôt la chance d'enregistrer ou de se faire connaître même s'ils possèdent des qualités artistiques acceptables», a précisé M.Benbaba, commissaire du festival local de la musique et de la chanson kabyles avant d'ajouter: «Nous allons à Tamanrasset pour défendre crânement nos chances et représenter comme il se doit la chanson kabyle dans ses différents styles».