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Larbaâ Nath Irathen : Une ville sans cimetière
Publié dans El Watan le 12 - 01 - 2008

Vieille de plus d'un siècle et demi, la ville de Larbaâ Nath Irathen souffre encore aujourd'hui de l'inexistence pure et simple d'un carré pour l'inhumation de ses habitants dits « non autochtones ».
En effet, l'essentiel des cimetières appartiennent aux villages et hameaux que compte la municipalité. Ainsi, ce sont tous les habitants de la ville qui se voient obligés de transporter leurs défunts dans leur village d'origine pour les inhumer, quand bien même lointain. La situation est la même pour les personnes qui se sont installées à Larbaâ Nath Irathen durant les années 1950 ou juste après l'indépendance. Ceux-là mêmes qui étaient venus travailler dans les services administratifs ou économiques publics durant les années 1960, 1970 voire 1980 vivent la même galère. Parmi cette population venue d'ailleurs, on dénombre aussi des artisans et des ouvriers. Aujourd'hui, après s'être installées dans cette ville pendant plus d'un demi-siècle, plusieurs de ces familles souffrent doublement lors de la perte de l'un de leurs membres. Le rituel habituel d'un décès pour cette catégorie de population est d'assurer la veillée religieuse dans la ville d'adoption par la solidarité publique et la générosité du simple citoyen qui vient compatir des quatre coins de la région pour que le lendemain, la dépouille soit transportée parfois sur une distance de plus de 70 km pour y être enterrée. C'est là une deuxième peine pour ces gens qui vivent continuellement depuis des décennies « chez eux » à Larbaâ Nath Irathen et qui sont obligés d'inhumer leurs chers êtres disparus loin de leur lieu de résidence. Enfin, il est à noter que l'ex-Fort National revêt un caractère presque cosmopolite puisque la ville a accueilli au fil du temps des habitants venus des villages voisins, des différentes localités de la wilaya, mais aussi des autres régions du pays, voire des Européens et des Orientaux. Une diversité d'habitants qui devait justifier par le passé la création prioritaire d'un cimetière communal dans l'enceinte de la compétence territoriale de la municipalité et qui interpelle au présent la conscience publique pour y remédier.

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