La vie scolaire des élèves ne doit pas souffrir de la vie trépidante des adultes qui, elle, est parsemée de luttes syndicales, politiques ou autres. Ces dernières ne doivent pas pénaliser les aspirations des enfants et des adolescents à réussir leur scolarité. Elles peuvent sinon améliorer leurs conditions de vie à l'école ou tout au moins ne pas perturber leurs études. En ce début de second trimestre, nos potaches ont en point de mire la ligne d'arrivée de la fin d'année scolaire. Celle qui les fixera sur leur devenir scolaire et de là, sur leur avenir au sein de la société. Il est certaines mauvaises habitudes qui sont ancrées dans les esprits. Parmi elles, le réflexe des élèves de fin de collège (et de leurs parents) de laisser à la dernière minute — la veille de remplir la fiche de vœux — le soin de se pencher sur l'orientation future. Il est d'usage que les services de l'orientation scolaire du ministère de l'Education nationale (les COSP) organisent des campagnes de sensibilisation et d'information en leur direction. Pour ce qui est de cette année, cette campagne s'annonce sous de nouveaux habits. En effet, avec les restructurations nées de la réforme, les élèves de fin de collège sont tenus de bien s'imprégner des changements, afin d'opérer le bon choix sur la fiche de vœux. Ainsi, la mutation de l'enseignement technique en voie technologique préparatoire aux études universitaires est, elle, au cœur du dispositif d'orientation. Pour cette édition nous avons jugé opportun d'informer les parents et les élèves de fin de collège sur les possibilités que leur offre l'enseignement secondaire dans ses trois versions : l'enseignement général, l'enseignement technologique et l'enseignement professionnel. Cette voie professionnelle est une nouveauté en Algérie (à ne pas confondre avec la formation professionnelle). Démocratiser l'excellence d'une filière Le passage au lycée d'enseignement général et technologique ou dans un Institut spécialisé de l'enseignement professionnel est tributaire d'une moyenne d'admission qui se calcule à partir de deux paramètres : le contrôle continu et l'examen terminal du brevet d'enseignement moyen (BEM). Cette moyenne d'admission ne saurait être inférieure à 10/20. Mais beaucoup se trompent lorsqu'ils pensent que seul le brevet pourra les sauver et leur assurer le passage au lycée. En clair, il n'est pas souhaitable — alors pas du tout — de se focaliser uniquement sur les résultats du brevet. Le minimum ou l'idéal, c'est selon, est de fournir des efforts sur tous les trois trimestres et d'améliorer les moyennes trimestrielles dans toutes les disciplines. Quoique le jeu des coefficients est toujours discriminatoire, il y a lieu de ne sous-estimer aucune discipline. Celles jugées peu porteuses peuvent bonifier la moyenne globale et rattraper un accident dans l'une des disciplines dites majeures. La meilleure préparation au brevet (ou au bac) est celle qui consiste à déployer dès le début de l'année un rythme continu, une attention et une concentration sur les leçons, les devoirs à la maison, sur les corrections effectuées en classe. Ne rien laisser passer et tout entreprendre pour consolider ses connaissances, corriger ses faiblesses. Le statut, mieux, le métier d'élève n'est pas de tout repos. Il requiert sérieux et volonté de réussir. A son âge, le collégien de 4e AM est conscient des enjeux de cette classe décisive. Il n'est plus cet enfant du début du primaire qui travaille pour le seul plaisir de plaire à ses parents et d'en recevoir en retour une gratification, une marque d'amour. A ce niveau de l'année scolaire, le bilan du premier trimestre est connu et des parents et des élèves. C'est l'occasion de remettre les pendules à l'heure et donner ce coup d'accélérateur en ce mois de janvier. Les jeux ne sont pas faits pour ceux qui ont eu une faible moyenne et pour les bons élèves, il n'est pas bon de dormir sur ses lauriers. Il leur faut continuer sur la lancée du premier trimestre et engranger d'autres bons résultats avant l'examen du brevet. C'est là une assurance pour un succès garanti, à savoir le passage au lycée. Mais quelles seront les possibilités d'orientation offertes pour les élèves admis au lycée ? En 1re AS, ils auront à effectuer des études de renforcement du profil choisi. Ils seront pendant toute l'année dans un tronc commun soit lettres, soit sciences & technologie. En 2e AS, le tronc commun se ramifie en filières qui lui ouvriront le passage en 3°AS vers l'examen du baccalauréat et — si réussite, il y a — les portes de l'université. La nouveauté qui attire notre attention pour cette édition est l'importance dévolue au tronc commun sciences & technologie. Nous reviendrons sur le tronc commun lettres, la semaine prochaine. Après la 1re AS tronc commun sciences & technologie, l'élève pourra choisir la filière technique mathématique, si les résultats le lui permettent. Elle nécessite une bonne disposition pour les mathématiques, la physique, la chimie et l'informatique. Avec le bac de la filière TM, le futur étudiant est prioritaire pour l'accès aux sciences de l'ingéniorat. Dès la 2e AS, cette filière se décline en quatre options de génie : génie mécanique, génie des procédés, génie électrique et génie chimie. C'est dans cette option retenue en fin de 1re AS que l'élève passera son baccalauréat. Si nous avons abordé la filière technique mathématique (TM), c'est pour la simple raison qu'elle est une nouveauté de taille dans le paysage scolaire algérien. Elle semble — aux dires des responsables du ministère de l'Education nationale (MEN) — promise à une généralisation sur l'ensemble des lycées du pays. En tant que filière d'excellence, cette généralisation de la TM est une bonne chose. Elle s'inscrit dans le principe de la démocratisation et de l'égalité des chances. Mais faut-il encore que tous les moyens suivent et qu'ils soient à la dispositions de tous ces lycées. Et pas seulement d'une poignée de privilégiés situés dans les grands centres urbains. L'enjeu est excitant, le MEN a du pain sur la planche pour redonner espoir aux élèves des régions reculées d'Algérie.