Selon Ahmid Abdelkader, guide et directeur de l'agence de voyages Tadrart, un fin connaisseur des méandres du Sud algérien, les touristes qui viennent avec leurs propres moyens doivent se conformer à la réglementation algérienne en matière de tourisme. « Si le touriste qui vient avec son véhicule passe normalement par une agence de voyages locale agréée, il ne risque pas de se perdre ou de faire ce que les Allemands viennent de faire », a-t-il expliqué. En d'autres termes, les touristes étrangers ne doivent se déplacer sur les sites touristiques que lorsqu'ils sont accompagnés d'un guide du parc ou de l'agence agréée. Par ailleurs, notre interlocuteur dira que « l'un des éléments du groupe de ressortissants allemands a l'habitude de venir à Djanet, une région qu'il a visitée au moins cinq fois avec ses propres moyens ». Selon M. Ahmid, « ce groupe était équipé d'un matériel sophistiqué comme les GPS qui travaillent avec 18 satellites (...) De ce fait, il n'avait pas besoin d'une agence de voyages ni de personne ». Même si l'enquête est toujours en cours, le directeur de l'agence Tadrart n'émet aucun doute sur la véritable identité des cinq touristes : « Ils sont venus ramasser des pièces archéologiques, notamment des poteries, des flèches, des coquillages... » M. Ahmid a précisé, toutefois, que les musées d'Europe reprennent au prix fort les pièces archéologiques subtilisées du parc du Tassili par des touristes étrangers. Plus loin, notre guide a expliqué que les cinq Allemands sont passés par une agence agréée à El Oued, qui a mis à leur disposition un guide. Or, a-t-il suggéré, « cette agence devait leur donner, outre le guide, un véhicule d'accompagnement ». Le guide, selon notre interlocuteur, « était à bord de leur véhicule, et de ce fait, il était à leur merci ». Comment les ressortissants allemands comptaient-ils quitter le territoire national avec leur « butin » ? « Tout pillard, affirme le directeur de Tadrart, prévoit un moyen de fuite après avoir accompli son forfait. Les pillards passent souvent par des circuits qui échappent au contrôle des douanes et des services de sécurité algériens. » En tout état de cause, a-t-il dit, « les pillards sont souvent des clients qui ont l'habitude de venir au Sahara et qui connaissent bien la région » Pour lui, la région de Djanet est suffisamment sécurisée, ce qui a, selon lui, permis le retour des flux de touristes dans le Sud, notamment dans la région du Djanet.