La section ordinale régionale des chirurgiens-dentistes d'Alger ont mis en garde contre les infections transmises en milieu dentaire. Le risque principal est dû au VIH et aux virus des hépatites B ou C. Il existe également un risque de transmission de certaines bactéries telles que les staphylocoques ou streptocoques à l'origine de surinfections. Une mise en garde qui permettra de prévenir l'ensemble de ces possibilités de contaminations aux conséquences graves. Le respect des règles de précautions universelles est alors exigé par la section ordinale à l'occasion de la 5e Journée de déontologie médicale ayant pour thème « Les risques de contamination ». Elle invite les spécialistes en pratique dentaire (chirurgiens-dentistes, assistants dentaires) à appliquer ces règles élémentaires), à savoir le port de gants (1 patient = 1 paire de gants), de masque, de blouse et de lunettes de protection et le lavage des mains entre chaque soin. « Le risque zéro de contamination étant impossible dans la profession, même dans les pays développés, nous tentons du moins de nous en rapprocher au mieux, pour éviter des infections nosocomiales au patient et de complications juridiques au praticien », a résumé le docteur N. Touati, président de la section ordinale régionale des chirurgiens-dentistes en plaidant pour l'utilisation de stérilisateurs à chaleur humide. Ils recommandent aussi la décontamination du fauteuil après chaque patient, « une pratique peu répandue chez nous », a-t-il relevé. A propos des chirurgiens-dentistes qui refusent de soigner les malades atteints d'infections virales (hépatites B et C et VIH/Sida) et leur renvoi vers les CHU où ils sont pris en charge, le docteur Touati affirme : « C'est une énorme erreur que de renvoyer le patient. Cela aura des conséquences très graves pour la santé publique ». Et d'expliquer que ces patients vont, par réaction, « cacher leur maladie et devenir à leur tour un facteur de contamination ». Les résultats d'une enquête nationale sur les connaissances, attitudes et pratiques des personnels de santé en milieu dentaire, viennent conforter l'avertissement de ces praticiens. L'enquête montre, selon le docteur Amiche de l'INSP, que la situation « n'est pas alarmante » mais doit être « améliorée », en dégageant notamment des protocoles de travail susceptibles d'améliorer la prise en charge des patients. L'enquête, conduite par l'Institut national de la santé publique (INSP) entre 2006/2007, a touché un échantillon de 905 chirurgiens-dentistes (publics-privés), 96 prothésistes et 464 assistants dentaires de 22 wilayas.