Les trois membres du groupe salafiste avaient été arrêtés en avril 2006 par les agents de la section antiterrorisme de Naples lors d'un coup de filet qui avait démantelé un trafic européen de faux documents au profit d'activistes maghrébins, qui se déplaçaient entre Naples et Marseille, pour collecter de l'argent et recruter des volontaires. Ce réseau logistique avait pour base la région périphérique de Naples, où, de connivence avec la criminalité locale, il est plus facile d'obtenir de vrais faux documents d'identité. Les enquêteurs italiens avaient fait appel à leurs collègues français afin d'identifier les chefs de la cellule salafiste, qui se déplaçaient en toute liberté à travers plusieurs capitales européennes, pour coordonner leurs activités avec celles d'autres cellules disséminées sur le continent. La lutte contre le terrorisme de matrice islamiste en Italie a connu son point culminant durant le gouvernement de droite, à en croire l'ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, qui a reçu hier des menaces anonymes qui lui promettent « une mort comme celle de Benazir Bhutto ; des balles tirées et un kamikaze ». Une lettre contenant deux balles, adressée au quotidien de droite Il Giornale, appartenant au frère de Silvio Berlusconi, contenait un message anonyme qui invite « les frères Berlusconi » à renoncer à « publier des sottises et à mener une politique anti-Islam ». La police italienne n'a pas encore identifié les auteurs de la missive, mais Berlusconi a déjà reçu le soutien de ses alliés de droite et aussi celle du gouvernement. Tous ont condamné cet acte intimidant. Et pour toute réplique, l'ancien chef de gouvernement, qui avait défrayé la chronique lors de son mandat en 2001, en affirmant : « Nous devons être conscients de la supériorité de notre civilisation.... Chez nous, il y a le respect des droits de l'homme, ceux religieux et politiques, chose inexistante dans les pays musulmans. » Hier, il a déclaré aux journalistes : « Ces menaces prouvent que j'avais mené une bonne lutte contre le terrorisme. » Le quotidien, Il Giornale, propriété de Paolo Berlusconi, est connu pour ses attaques virulentes contre l'Islam et les musulmans, sur le sillage d'autres publications et médias populistes qui ont fait de l'islamophobie un fonds de commerce pour racoler un lectorat inculte, raciste et hostile à la présence d'immigrés de confession musulmane dans la péninsule.