L'association d'activités de jeunes Horizons a célébré Yennayer 2958 par l'organisation à Ighzer Amokrane, chef lieu de la commune d'Ouzellaguen, des activités culturelles. La reconstitution d'un village amazigh en face du lycée du 20 Août 1956, dans un cadre verdoyant et éloigné de l'agglomération, a été de l'avis des nombreux visiteurs, qui ont eu l'occasion de goûter sur place aux plats traditionnels préparés par des femmes bénévoles, une idée ingénieuse. Le mode de vie ancestral des Kabyles a été ainsi remis au goût du jour par la mise en place de quelques structures aménagées avec des objets de l'époque. Une maison meublée à l'ancienne, l'incontournable atelier du maréchal- ferrant avec le soufflet et l'enclume, une huilerie traditionnelle dont les meules sont tirées par une bête de somme, une aire de battage, un troupeau de bétail dans leur enclos, un métier à tisser pour la confection d'un burnous sur place et l'indispensable fontaine publique constituent l'essentiel du décor paysan d'antan. De ce village berbère grouillant de monde, s'ébranla un carnaval drainant dans son sillage une foule subjuguée par les tenues traditionnelles arborées par les participants représentant différentes régions du pays. Un détachement de cavalerie berbère a également participé au défilé. Des cavaliers et des guerriers armés de lances, d'épées et de boucliers escortant leur roi numide, juché sur un char de combat, ont défilé sur un fond musical du terroir le long de la RN26. L'organisation de cette 2e édition du carnaval d'Ighzer inciterait-elle ses initiateurs à l'inscrire dans la durée tout en l'enrichissant ? « Notre objectif pour le moment est de mettre en valeur tout ce qui a trait à nos origines en proposant un espace d'expression à notre jeunesse. Savoir d'où on vient nous aidera sûrement à mieux voir où on va », dira Tabet Ali, président de l'association Horizons, qui mérite assurément encouragement pour son dynamisme.