Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) semble plus renforcé. La réussite de sa grève de deux jours (12 et 13 janvier), suivie par 90% des enseignants au niveau national, a réconforté ses responsables qui se disent déterminés à poursuivre la mobilisation jusqu'à la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des PEST. « Le Cnapest n'a rien à prouver à la tutelle qui devra ouvrir un dialogue sérieux avec les syndicats autonomes pour étudier toutes les propositions susceptibles d'améliorer le cadre de vie de la corporation », a déclaré le coordinateur national du Cnapest, Nouar Larbi. Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger pour évaluer le mouvement de grève auquel a appelé l'organisation, l'orateur s'est montré réjoui. Nous avons eu des résultats satisfaisants même dans des wilayas où nous venons d'installer des structures. Pour exemple : on a enregistré la paralysie de 17 lycées sur 27 à Jijel, 23 établissements sur 24 à Oum El Bouaghi et 60 lycées sur 110 à Alger. Le taux de participation a dépassé les 90% à l'échelle nationale. Cela confirme que les revendications portées par le Cnapest sont celles de toute la corporation », a-t-il clamé avant de rappeler le fond de la crise. Selon lui, le projet de statut de l'enseignant véhicule « une vengeance contre les syndicats autonomes, en particulier le Cnapest qui a eu à organiser des actions dérangeantes pour le ministère de l'Education ». « Ce projet est un concentré de punition pour l'enseignant. Une absence à une réunion du conseil de classe est considérée, désormais, comme une faute grave de 3e degré qui engendrera une perte d'échelon et une mutation obligatoire », explique-t-il en affirmant que les propositions de l'organisation à ce sujet n'ont pas été prises en considération. La même chose pour le nouveau régime indemnitaire, censé venir compenser les pertes en matière de salaire engendrées par la nouvelle grille. A propos de la déclaration faite avant-hier par Abdelaziz Belkhadem, qui avait affirmé que « le gouvernement est prêt à ouvrir un dialogue avec les partenaires socioéconomiques », Nouar Larbi dira que « le Cnapest a reçu avec satisfaction la réaction du gouvernement ». « Toutefois, le gouvernement ne précise pas quels sont ces partenaires socioéconomiques », lancera-t-il. Dans ce sens, l'orateur affirme que son organisation ne prendra pas part à la grève du 15 janvier (demain) à laquelle a appelé la coordination nationale autonome du personnel de la Fonction publique. « C'est une action fabriquée et coordonnée par l'administration. Cette dernière veut donner plus de crédibilité à des syndicats non représentatifs », estime-t-il en précisant qu'il avait invité le CLA à ne pas participer à cette action. Nouar Larbi n'exclut pas, toutefois, le recours par le Cnapest à d'autres actions plus radicales si les autorités persistent à faire la sourde oreille. « Nous avons reçu des PV de réunions tenues par les enseignants au premier jour de la grève. La tendance est à la radicalisation de l'action. Nous ne céderons pas la scène syndicale à des opportunistes », a-t-il mis en garde, en appelant le président de la République à intervenir pour désamorcer la crise et permettre la réussite de la réforme de l'éducation, entamée il y a plus de quatre ans.