Le litige foncier, opposant depuis 2005 l'administration à un privé, qui a fait couler beaucoup d'encre, vient de connaître son énième rebondissement. Après que l'administration eut réengagé les travaux sur le terrain litigieux malgré deux décisions du Conseil d'Etat qui s'y opposent, la partie présumée lésée a saisi à nouveau la Chambre administrative de Djelfa dans le cadre de la procédure en référé dite « d'heure en heure », laquelle a notifié, ce dimanche, à 15h30, une ordonnance portant sur la suspension de tous travaux. Pour rappel, cette juridiction avait déjà ordonné en été la même décision, mais que l'administration qui avait maintenu le chantier en activité n'avait pas observé, prétextant une lecture contradictoire de l'arrêt. La partie adverse détentrice d'actes officiels — jusqu'à preuve du contraire — s'était alors vu contrainte de saisir le Conseil d'Etat qui s'est prononcé le 6 novembre dernier en sa faveur, et les travaux ont donc été suspendus. Seulement, l'application de cette mesure de suspension par l'administration fut de courte durée car, contre toute attente, les travaux avaient repris malgré la décision du Conseil d'Etat, valable, notons-le, jusqu'à ce qu'il soit statué sur le fond. Un dossier actuellement en cours de traitement. Toutes les parties intéressées dans ce conflit, la DUC et l'entreprise de réalisation, ont donc été informées ce lundi à 9h par huissier de cette nouvelle ordonnance de la Chambre administrative et, à l'appui de la grosse de jugement, le wali, qui a refusé d'en accuser réception par services interposés, est, en tout état de cause, sommé par les lois de la République de veiller à son application. Cette affaire, qui prend une ampleur inquiétante du fait d'« outre-passements de prérogatives » de l'administration locale, selon la partie opposée, attise inconsidérément la curiosité, même au-delà des frontières de la wilaya. Et non seulement par ses brusques développements, mais surtout par le pourquoi du wali qui en fait une affaire personnelle ! Si le pari de ce dernier définit ce qu'il a entrepris contre vents et marrées en allant jusqu'à défier l'institution judiciaire aura finalement été tenu, considérant que les opérations lancées ont été partiellement achevées, il n'en demeure pas moins que le chantier en cours est resté en activité, du moins jusqu'à ce lundi 14h30 comme si de rien n'était ! « Un acharnement », selon le propriétaire du terrain que traduit d'ailleurs, de fort belle manière, la phrase lancée par le chef de l'exécutif lors de l'installation de l'APW : « j'irai jusqu'au bout, quitte à débourser de ma poche et à y laisser mon poste. » Le hic est que si toutefois ce privé gagnait le procès dans le fond, à qui devrait-on imputer la responsabilité de la réparation du préjudice et à propos surtout des crédits publics débloqués pour les opérations engagées sur ce terrain litigieux ?