La grève à laquelle a appelé la coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique a trouvé à Béjaïa un écho plus important dans la santé que dans d'autres secteurs, à l'exemple de celui de l'éducation, terrain traditionnellement partagé entre le CNAPEST et le SETE/UGTA, deux syndicats qui n'émargent pas à cette nouvelle coordination. Hier, des établissements scolaires ont été la proie de quelques scènes de troubles, sans grande gravité, qui ont nécessité quand même l'intervention des forces de l'ordre. Durant la matinée, des grappes d'élèves se sont déversées dans la rue dans la confusion totale qui est née au sortir des classes. Parti depuis un collège au niveau d'un quartier de la ville (Aamriw), selon quelques petits marcheurs que nous avons questionnés, ce mouvement a grossi au fur et à mesure que les classes de trois autres CEM ont été vidées, au passage des marcheurs dont quelques-uns ont même usé de jets de pierres pour ce faire. C'est ce qui s'est passé au niveau d'un établissement scolaire du même palier et mitoyen du siège de la wilaya (CEM Nacéria, base 7), témoignent certains de ses fonctionnaires. Agitée, la foule a pris la route de Sidi Ahmed pour enjoindre à leurs camarades d'autres établissements de quitter leurs bancs d'école. Plus loin, en haute ville, les enseignants et la direction du lycée Ibn Sina ont préféré libérer leurs élèves sous la menace de pierres jetées de l'extérieur et qui ont fait voler en éclats quelques vitres. Des dizaines de collégiens ont afflué des collèges voisins à l'assaut du lycée dont le personnel n'a pas suivi la grève, à l'instar de la majorité des effectifs des établissements du secondaire de la ville. Même scénario au lycée de Sidi Ahmed où les pare-brise de deux véhicules d'enseignants ont volé en éclats lorsque l'établissement a été attaqué vers 10h. Là aussi, les élèves seront libérés par l'administration. Parallèlement à la grève de la coordination, celle qui paralyse toujours l'université vit son deuxième mois. Hier, des centaines d'étudiants ont pris place, assis à même le sol, aux Quatre- chemins où la circulation sur les deux axes de la RN9 et la RN12 est complètement bloquée. La manifestation est observée au moment où un blocage total est décrété une nouvelle fois au niveau de l'université. La décision a été prise au cours d'une AG tenue au campus d'Aboudaou deux jours après qu'un nombre d'étudiants, mécontents du prolongement de cette grève, ont repris leurs cours dans un climat de tension.