Après l'explosion de son convertisseur, la société Arcelor Mittal de Annaba du géant mondial du fer et de l'acier parviendra-t-elle à atteindre l'objectif de production de 1,3 million de tonnes d'acier liquide programmé en 2008 ? La nouvelle direction générale de l'usine d'Arcelor Mittal conduite par le Français Bernard Bousquet a sûrement sa stratégie pour faire face à cet aléa, d'autant plus que des incidents technologiques analogues se sont déjà produits dans plusieurs usines sidérurgiques d'Arcelor Mittal de par le monde. Si des mesures urgentes et efficaces ne sont pas prises, celui survenu le 2 janvier au niveau de l'aciérie à oxygène n°2 causant un arrêt de plus de deux mois, selon les experts de Siemens (Allemagne), aura certainement des conséquences négatives sur les résultats prévus, d'autant plus également que l'installation industrielle sinistrée représente un maillon stratégique dans le processus de production au niveau de l'ancien complexe sidérurgique d'El Hadjar. Les appréhensions sont permises si l'on se réfère aux expériences et déclarations de quelques cadres sidérurgistes bien au fait de la situation, d'où la réunion de jeudi dernier ayant regroupé la directrice des ressources humaines (DRH) du complexe Arcelor Mittal de Annaba et son patron au niveau du groupe avec les syndicalistes UGTA de l'entreprise. Selon des indiscrétions, il a été évoqué lors de cette réunion la création d'un groupe de sociétés spécialisées dans la fabrication des produits sidérurgiques implantés en Algérie, au Maroc, en Bosnie et en Macédoine. Il a été question également des conséquences de l'explosion du convertisseur sur l'utilisation des employés qui se retrouvent actuellement en chômage technique. Ces ouvriers vont être affectés à d'autres tâches, notamment l'entretien et la maintenance des installations industrielles, en attendant la remise en service de l'aciérie à oxygène n°2. La direction de l'usine Arcelor Mittal de Annaba et les syndicalistes d'entreprise ont également abordé la question relative au départ volontaire à la retraite en 2008 d'un deuxième contingent de 1500 salariés contre une prime proposée par la direction. Rappelons que la première vague de départ volontaire en 2007 de 1500 travailleurs avait donné lieu à une confrontation directe entre la direction d'Arcelor Mittal Annaba et les syndicalistes. Un préavis de grève avait été alors déposé, mais n'a pas été suivi d'effet à la faveur d'un accord signé entre deux belligérants supervisés par le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. L'objectif de la direction générale de l'usine Arcelor Mittal est de ramener ses effectifs à 6000 travailleurs au lieu de 8000 agents actuellement en service et mettre ainsi le complexe Arcelor Mittal aux normes universelles. Que va faire le syndicat d'entreprise qui se targue d'être « une force de proposition » et en même temps « un défenseur des travailleurs » pour faire face aux nouvelles données ?