La régularisation des situations financières des travailleurs de l'éducation n'est pas encore terminée l Un sourd mécontentement secoue le secteur. Dans les établissements scolaires du chef-lieu de wilaya, tout comme ailleurs, les enseignants, tous cycles confondus, se solidarisent avec le mouvement de grève dans l'éducation, étant concernés par les revendications, s'agissant de la grille des salaires comme du statut particulier : « Ce sont des revendications légitimes, il nous faut accompagner le mouvement de protestation pour faire entendre notre voix », clame un syndicaliste. Cependant, la situation s'annonce plus compliquée dans la wilaya de Tizi Ouzou. « Nous ne comprenons pas comment les nouveaux statuts particuliers et la grille des salaires pourront être appliqués dans notre wilaya. Un contentieux important en matière d'arriérés de salaires compromet la situation de nombreux fonctionnaires du secteur. Cela dure depuis plusieurs années, depuis la centralisation du service paye au niveau des directions de l'éducation », déclare un professeur de langue dont les rappels d'échelons stagnent au niveau du service de paiement depuis plus de deux ans. « J'ai reçu la notification de mon 10e échelon avec effet rétroactif à partir de janvier 2005. Celui-ci n'est pas encore appliqué ! », ajoute-t-il. Des PES, des PEM, des PCEF et des MEP, des fonctionnaires de l'administration en général, même au niveau de la direction de l'éducation, attendent leur régularisation. Cela concernerait aussi les avancements et rappels d'échelons, les alignements sur catégories, les heures supplémentaires, les allocations familiales, la rémunération des suppléants et des vacataires qui forment à eux seuls un cas spécifique (ceux-ci travaillent deux à trois ans sans recevoir aucune rémunération, se plaignent-ils). La situation parait complexe, mais le traitement des dossiers se poursuit. En effet, il y a une année, s'est tenue une réunion entre le directeur de l'éducation et le syndicat UNPEF, ayant pour ordre du jour les situations financières du secteur. Le premier responsable du secteur de l'éducation de la wilaya avait assuré que plus de 70% des situations étaient assainies et que les états de paiement se trouvaient au niveau des CCP. Les travailleurs percevraient leurs dûs au fur et à mesure. « Si quelques situations ont été débloquées, le plus important reste à faire. Après une année d'attente, les conditions sont quasi identiques. Rien n'a été effectivement réglé de manière sensible », confie un PES de maths au fait de la conjoncture. Il ajoute : « La question qui se pose est de savoir comment la direction de l'éducation de Tizi Ouzou va régler ce cumul financier si l'on applique la nouvelle grille des salaires. Le passif et le contentieux sont assez lourds. »Cette situation difficile est ressentie beaucoup plus par les travailleurs contractuels et les vacataires. Nombre d'entre eux n'ont encore rien reçu après plus de deux années de travail. Ceux-ci sont nombreux au niveau des établissements scolaires de la wilaya. Certains d'entre eux ne cachent pas leur désespoir.