Quatre jours de manifestations culturelles (du 19 à aujourd'hui 22 janvier) ont été dédiés à la défunte chanteuse Zohra à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l'initiative de l'association Asurif Boumadene de Aïn Zaouïa. Une exposition retraçant la vie de l'artiste et son palmarès, et des tenues et objets d'art traditionnel ont caractérisé la première journée. Dans la matinée de dimanche, ses admirateurs se sont recueillis sur sa tombe. Hier, lundi, une conférence a été animée par M. et Mme Abdeslam sur la chanson et la poésie féminine. Le même jour, la troupe Tarwa Lassel a présenté une pièce théâtrale et un récital de poésie. Le programme sera clôturé aujourd'hui par des témoignages des proches de Zohra, suivi d'un gala artistique qui va être assuré par une pléiade d'artistes. Chanteuse de talent, Zohra avait un avenir prometteur, mais elle disparut tragiquement dans un accident de voiture à Paris en 1995 à l'âge de 33 ans. Native d'Aguemoun, Larbaâ Nath Irathen, Zohra n'avait pas pu rejoindre les bancs de l'école à l'âge de scolarisation. Durant sa courte vie, la providence lui a souri peu. Elle l'a si bien dit dans l'une de ses chansons, elle qui ne chantait que son triste vécu et celui des ses semblables. « Ayen ayen ur cbigh tizyiwin iw ? Di tlam iseadagh temzi iw », (Pourquoi suis-je différente des autres, ma jeunesse vécue dans les ténèbres). Mariée à 18 ans, elle eut une fille. Sa première K7, sortie en 1982, fut un succès. Avec un répertoire de 36 chansons, elle anima plusieurs galas dans la région et en France.