L'Association culturelle Asurif Boumadene de la localité d'Aït Boumahni, (Aïn Zaouïa) qui a organisé plusieurs hommages aux grandes figures de la culture kabyle, a jeté cette fois son dévolu sur la chanteuse Zohra disparue en 1995 à la fleur de l'âge dans un accident de la circulation en France. A cet effet, l'association organise depuis samedi au niveau de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri une exposition de photos et coupures de presse sur la chanteuse. Des produits de l'artisanat sont également exposés. L'exposition est ponctuée par une projection vidéo des clips de la disparue. Hier, un recueillement a eu lieu sur sa tombe au cimetière d'Aguemoune (Larbaâ Nath Irathen). Aujourd'hui, la matinée sera marquée par un monologue. Dans l'après-midi, les organisateurs ont programmé une pièce théâtrale et un récital poétique. Enfin la journée de mardi sera consacrée aux témoignages sur la chanteuse par sa famille et ses amis. Et le tout sera clôturé par un gala. La chanteuse Zohra, née le 17 décembre 1962 à Aguemoune, n'a pas été gâtée par la vie, elle subit de plein fouet les affres d'une société fondée sur le reniement des droits de la femme, elle affrontera cette société en recourant à la chanson pour dire ses peines et celles de ses semblables en lançant un défi à cette même société qui condamne sans appel les chanteuses. Zohra a chanté une jeunesse passée dans la douleur de la misère dans Ayen ayen et l'amour souffrance dans Iyad kan aditzredh. Dans sa première cassette, sortie en 1982, la voix mélancolique de Zohra, les textes de ses chansons lui apportent un succès qui l'encourage à poursuivre son chemin, elle se rend en France où la faucheuse l'attendait, embusquée au XIXe arrondissement (Paris). Un terrible accident de la circulation emporta, le 09 janvier 1995, l'âme tourmentée de Zohra qui n'avait alors que 33 ans. A son enterrement, les chanteurs ont brillé par leur absence et seuls deux étaient présents, Rabah Ouferhat et Mdjahed Hamid…