Dans une énième correspondance adressée au PDG de l'ECDE Chlef en date du 20 janvier 2008 et dont une copie a été remise à notre bureau, le bureau de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) s'élève, encore une fois, contre les nouvelles mesures commerciales prises par la direction de l'entreprise. Il dénonce notamment l'obligation faite aux revendeurs en gros de déposer une « avance commerciale de 10% sur les quantités annuelles de ciment ». Cette décision, selon les plaignants, exclut de fait les petits commerçants et encourage le marché noir et la spéculation sur le produit. D'ailleurs, le prix du sac de ciment a doublé en l'espace de quelques mois pour atteindre 400 DA et même plus sur le marché local. L'UGCAA explique cette flambée vertigineuse par « l'exclusion des revendeurs en gros du circuit de distribution, à travers la vente conditionnelle et les tracasseries bureaucratiques ». Elle déclare que l'obstination des dirigeants de l'entreprise à fermer la porte au dialogue et à la concertation des partenaires concernés ne fait qu'aggraver la tension et générer des conséquences néfastes sur l'approvisionnement des secteurs stratégiques, notamment l'habitat et la construction. Signalons que pour l'exercice 2008, l'ECDE impose à sa clientèle, en particulier les revendeurs en gros des matériaux de construction, les fabricants utilisateurs de ciment et les producteurs de béton, un cahier des charges par lequel elle exige le dépôt d'une avance commerciale de 10% sur le programme annuel et la déclaration des moyens de transport devant servir à l'enlèvement de la marchandise. Ces dispositions interviennent curieusement à un moment où la direction de l'entreprise s'enorgueillit d'avoir doublé la capacité de production de l'usine, qui est passée de 1 000 000 t/an à 2 200 000 t/an, à la faveur d'un plan de réhabilitation des installations techniques.