L'union des commerçants et artisans de la wilaya (UGCAA) s'élève contre les « obstacles dressés par l'entreprise publique du ciment devant les revendeurs en gros de ce produit ». Dans des correspondances adressées à la direction de l'ECDE et au wali de Chlef, elle demande la révision du cahier des charges pour 2008 et notamment l'article obligeant les revendeurs de déclarer à l'avance les moyens de transport qui serviront à l'enlèvement de la marchandise. « Nous avons tenu récemment une réunion avec des responsables de l'entreprise et il était question de revoir ces dispositions, dans l'intérêt des deux parties. Malheureusement, leur engagement n'a pas été honoré puisqu'ils maintiennent toujours leurs conditions, comme l'atteste la note de la division commerciale de l'ECDE, affichée à la clientèle ces derniers jours », déclare un groupe de commerçants qui a rendu visite à notre bureau. Nos interlocuteurs trouvent illogique et insensée une telle exigence, laquelle, d'après eux, « ne favorise que des groupes restreints de revendeurs, en excluant de fait les petits commerçants qui exercent légalement leurs activités ». Ils ne s'expliquent pas, en outre, le recours à cette méthode de travail au moment où la cimenterie a doublé sa capacité de production, qui est passée, faut-il le rappeler, d'un million de tonnes à deux millions de tonnes en l'espace de quelques années. Il y a lieu de rappeler que l'ECDE a décidé, au titre de l'exercice 2008, d'une série de mesures à l'enlèvement, touchant en particulier les revendeurs en gros, les fabricants- utilisateurs de ciment et les producteurs de béton. Ces mesures sont consignées dans un cahier des charges dont les conditions portent notamment sur le dépôt d'un dossier administratif volumineux, des chèques représentant l'avance commerciale de 10% ainsi que les copies des moyens de transport déclarés. Et en dépit de tout cela, l'ECDE « se réserve le droit de réduire les quantités accordées pour forte demande, arrêt de l'usine ou non-respect par le client des clauses du contrat », comme il est souligné dans le document en question. Les revendeurs en gros du ciment estiment que par cette décision inédite, l'ECDE veut carrément réinstaurer le monopole sur ce matériau et les exclure du circuit de distribution, en mettant au « chômage forcé plus de 1 400 pères de famille ».