De 2005 à janvier 2008, la douane algérienne a réussi à mettre la main sur près de 11 000 kg de kif traité et 41 116 comprimés de psychotropes. Annaba. De notre bureau C'est ce qui a été indiqué hier à la direction des douanes de Annaba en marge de la célébration de la journée internationale des douanes dont le thème retenu par leur organisation mondiale est « La lutte antidrogue et psychotrope ». Source de financement du terrorisme, du crime organisé et du blanchiment d'argent, la drogue ne cesse d'être introduite dans notre pays soit pour consommation locale ou pour transit vers d'autres pays. Pays limitrophe du Maroc, l'Algérie, représente le principal itinéraire de la contrebande du narcotique marocaine. Ce qui incite les trafiquants à introduire la drogue à travers toute la bande frontalière de l'ouest du pays qui compte 21 postes, notamment la région de Tlemcen et celle de Béchar. Devant l'ampleur de ce trafic, la douane algérienne a prévu une importante action visant à limiter autant que faire se peut ce fléau en créant un centre canin. Prévu pour être implanté à Annaba, le siège de ce centre de dressage des chiens renifleurs a été transféré à Tlemcen. Ce choix n'est pas fortuit. NOUVEAUX MODES OPéRATOIRES DES TRAFIQUANTS C'est pour contrecarrer les narcotrafiquants marocains, dont le pays est qualifié de plus grand producteur à l'échelle mondiale du cannabis qu'il a été fait. Baptisé « Cynophile », ce centre assurera pour un début le dressage de 20 chiens renifleurs. Ces derniers seront capables de détecter, outre la drogue, les explosifs et autres substances chimiques destinées à la fabrication d'armes chimiques. Pour ce faire, un protocole d'accord entre la douane et la gendarmerie serait en voie d'aboutissement à l'effet de la mise en fonction de ce centre. L'ancien itinéraire emprunté par les narcotrafiquants consistait à acheminer leur « poison » par la route du Sud vers la Libye via la Tunisie en transitant par le poste frontalier d'Oum Tboul (El Tarf). Devenu étanche, ce poste est aujourd'hui éludé et substitué par d'autres postes frontaliers portuaires et aéroportuaires tels ceux d'Alger, Béjaïa, Skikda, Ghazaouet, Aïn Témouchent et les aéroports d'Oran et d'Annaba. Premiers moyens de transport depuis la nuit des temps, les équidés sont très convoités dans l'importation de la drogue via le Maroc. Il suffit qu'il soit dressé, l'animal ne nécessite même pas d'être accompagné. Chargé, il traverse seul la frontière sans qu'il passe « au scanner ». Tous les moyens sont bons pour faire exporter ce produit prohibé. De l'imprégnation des sachets de kif traité par le gasoil, les épices, la poudre de café, le sang et même les crottes de chien pour tromper le flair des chiens renifleurs, à leur dissimulation dans les pneus en passant par les réservoirs et les bas de caisse. A titre d'exemple, un pneu peut contenir 32 kg de ce produit. L'évolution des moyens de contrôle ont incité les narcotrafiquants à procéder à de nouveaux modes opératoires d'exportation. En effet, les bateaux de pêche et plaisanciers sont très utilisés. Ils traînent d'importantes quantités agrippées dans un filet de pêche ou à l'aide d'une corde. Ce nouveau mode a permis en 2007 à la gendarmerie de Annaba et celle d'El Tarf de saisir plusieurs kilogrammes de cocaïne lâchés en haute mer et récupérés par les trafiquants de cette région. Enfin, l'expérience des hommes des frontières leur a permis de situer les catégories de passeurs. Selon eux, il existe trois, en l'occurrence des Algériens, des binationaux et des étrangers, Français, Suisses et Tunisiens notamment. Enfin, le trafic des psychotropes qui demeurent toutefois moins importants par rapport au kif traité, sont acheminés via l'Europe principalement à travers la France. Il est destiné pour les marchés libyen et algérien dont le principal cartel est installé à l'est du pays.