A l'issue de la réunion de son conseil national jeudi dernier, le Mouvement démocratique et social (MDS) a rendu publique une déclaration dans laquelle il conteste la révision de la loi fondamentale en vue de « renforcer les prérogatives du président de la République et pérenniser le système par un mandat à vie pour l'actuel ou le futur président ». Le MDS condamne « cette tentative de coup de force qui nous ramènera des décennies en arrière » et se prononce pour « la consolidation des libertés démocratiques, l'égalité entre les femmes et les hommes par l'abrogation du code de la famille et par la séparation du politique et du religieux avec la suppression de l'article 2 de la Constitution ». Le même parti revient aussi sur l'intention de l'ONU de mener une enquête indépendante sur les attentats du 11 décembre 2007 en qualifiant une telle mesure de « retour du qui tue qui ? ». « Le MDS s'inquiète de la médiatisation de cette information par l'ENTV et les journaux publics. Cette nouvelle situation est la conséquence directe de la politique de réconciliation nationale de Bouteflika qui a permis à des repentis de circuler librement et de commettre de nouveaux attentats », souligne ladite déclaration. Evoquant la situation socioéconomique du pays, le MDS constate que « le pouvoir en tournant le dos à la société qui veut avancer est en train de créer un climat de défiance et fait courir au pays le risque de rupture chaotique ». La déclaration en question souligne en guise de preuves les restrictions des libertés syndicales, la fermeture des espaces d'expression, la crise persistante de la pénurie d'eau, la cherté de la vie, alors qu'une enveloppe de 3 milliards de dollars est dégagée pour la grande mosquée d'Alger. Le MDS évoque aussi la redistribution de la rente de manière outrancière en prenant l'exemple du ministère des Moudjahidine qui est doté d'un budget équivalent à celui de 15 ministères réunis. Outre ce constat, le MDS salue la résistance au pourrissement exprimée par les citoyens, notamment la démonstration de force des lycéens à travers le pays et celle des travailleurs de la Fonction publique. « Toutes ces manifestations des citoyens de la société civile démocratique éviteront à cette dernière de se faire normaliser », conclut la déclaration du MDS en appelant à un sursaut républicain pour une alternative démocratique.