Contrairement à ceux de la mouvance islamiste dont le soutien au projet de l'amnistie générale paraît quasiment acquis, les partis dits démocrates, prudents, préfèrent, eux, attendre la publication de la mouture que le président de la République avait promis de mettre incessamment en chantier, en vue de se positionner finalement par rapport à cette question qui alimente depuis plusieurs semaines l'actualité nationale. De fait, chacune de ces formations y va de sa propre lecture, à l'exception du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui a décidé- tout bonnement ? - de ne plus s'exprimer publiquement sur les sujets de l'heure «jusqu'à nouvel ordre» comme nous l'a précisé hier, Djamel Fardjallah, son premier vice-président. A gauche, le Parti des travailleurs (PT) affirme, par la voix de son membre du bureau politique, Djelloul Djoudi, ignorer le contenu du projet et réserve, par conséquent sa position jusqu'à ce que le texte soit rendu public. «A part le discours, nous n'avons en notre possession aucun document portant sur ce sujet», explique M.Djoudi pour qui l'urgence, actuellement, est d'oeuvrer à la préservation du secteur public économique à travers notamment l'opposition à la loi sur les hydrocarbures et à la privatisation des 1282 entreprises. La nouvelle formation de Amara Benyounes - l'Union pour la démocratie et la République - réserve son attitude officielle à la publication de la mouture et plaide pour un projet qui aura pour finalité le retour de la paix, selon le porte-parole de l'UDR, M. Zanoun. Cela va de pair, il est certain, avec les récentes sorties du secrétaire général de ce parti qui n'a cessé à ce titre d'insister sur la préservation de la République. Une République que le Mouvement démocratique et social (MDS) entend, lui aussi, défendre jusqu'à ses dernières tranchées. Le seul sillage dans lequel la loi sur l'amnistie générale devra s'inscrire, demeure, selon Téguia Yacine, chargé de la communication de ce parti, l'esprit démocratique. Il s'agit, en termes plus clairs, de mettre en oeuvre un processus qui aura pour but d'ancrer les valeurs démocratiques. Une démarche qui passe par «l'abrogation de tous les textes antidémocratiques à l'image du code de la famille», explique M.Téguia qui appelle aussi à rendre justice aux familles des victimes du terrorisme. Ce n'est pas tout, la réussite d'une telle initiative dépend notamment de la lutte contre l'islamisme et contre aussi les partisans de la pérennisation du système auquel notre interlocuteur appelle à faire échec. Le porte-parole du MDS prône, dans le même sens, la reconfiguration de la classe politique, moyen à même de parvenir à une victoire de la démocratie sur l'islamisme.