L'Egyptien Mohamed Aboutrika a mis à profit la rencontre Egypte - Soudan (3-0), disputée samedi, à Kumasi, pour exprimer sa « sympathie avec Ghaza ». En marquant son premier but, le second de son équipe, il a soulevé son maillot pour laisser apparaître son message inscrit sur son maillot de corps. Le meilleur joueur égyptien et meneur de jeu du Ahly du Caire est un homme de conviction, profondément attaché aux valeurs de sa religion (musulmane) et à la cause palestinienne. Il y a deux ans, au plus fort de l'affaire des caricatures sur le prophète (que le salut soit sur lui), il avait pris position, au cours de la CAN 2006, organisée en Egypte, en portant un maillot sur lequel il avait glorifié le prophète. Au Ghana, certains observateurs ont cherché à monter en épingle le geste de d'Aboutrika en dissertant sur les désagréments qui en découleraient. Quelques esprits (malintentionnés) annonçaient déjà une probable sanction de la FIFA... oubliant au passage ce qu'a fait le Ghanéen Persil lors de la coupe du monde 2006 lorsqu' il a brandi le drapeau d'Israël en plein match (face a la Tchéquie), sans que personne ne s'offusque. La (seule) sanction qu'encourt Mohamed Aboutrika, c'est un carton jaune que le referee béninois, Koffi Coja, lui a infligé. Sur tous les terrains de la planète, et plus particulièrement en Europe, des joueurs expriment leurs convictions politiques, religieuses, sans que les instances du football bougent. Aboutrika lui aussi a le droit d'exprimer toutes ses convictions. Pour une fois qu'un footballeur arabe et musulman manifeste ouvertement son engagement sur des questions majeures, il ne faudrait pas le passer sous silence. Son geste a soulevé un élan de sympathie dans l'ensemble des pays arabes. En plus de ses prouesses techniques, Mohamed Aboutrika sait marquer des buts et... les esprits.
