Dans certaines communes, le bitume est un luxe dont rêvent les habitants depuis des lustres. Dans de nombreux quartiers, l'état des routes est un véritable calvaire. Il en est ainsi à Ouled Chebel, où les citoyens de plusieurs quartiers souffrent encore le martyre en empruntant de véritables pistes impraticables en raison de leur état boueux. Cette commune rurale de 20 000 âmes, située au cœur de la Mitidja, est à quelques encablures de la capitale. Une commune relevant de la wilaya d'Alger mais qui souffre beaucoup de son enclavement. Le manque d'infrastructures publiques conjugué à l'impuissance des autorités communales à répondre aux besoins des administrés suscitent, le moins qu'on puisse dire, un malaise palpable parmi les habitants dont la seule source de vie est l'agriculture. « Cela fait des années que ça dure. Les responsables nous promettent toujours le bitumage de la route, mais jusqu'à aujourd'hui, rien n'est encore fait dans ce sens », tempête Fayçal, habitant la bourgade, les Frères Arrach, située à un jet de pierre du chef-lieu de la commune. Il faut dire que ce bout de rue ne dispose d'aucune commodité urbaine au sens propre du terme. C'est un véritable bourbier pour tous les véhicules qui s'aventurent à l'emprunter. « Dès qu'il pleut, c'est un véritable marais qui se forme. Croyez-moi, les dizaines de familles qui vivent ici, se trouvent souvent bloquées dans leurs demeures à cause de l'état bourbeux de la piste. Même si on est malade, on doit rester à la maison, car il est impossible d'emprunter à pied cette piste », se désole Amar, qui vit avec sa famille dans un taudis depuis plus de 20 ans. Aussi, les riverains du haouch ont souvent mis la main à la pâte pour s'entraider et essayer de remblayer, à coups de camions de graviers, les étendues fangeuses de leur piste. Mais à leur grand dam, ils sont vite dépassés par l'adversité. « On ne peut pas se substituer à la mairie », fulmine un groupe d'habitants. Des habitants qui crient leur ras-le-bol devant l'inertie des élus locaux de Ouled Chebel indifférents aux mauvaises conditions de vie dans lesquelles ils vivent.