Le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé de la sécurité, David Veness, a affirmé jeudi à partir de la capitale tunisienne que l'organisation onusienne se prépare à prendre « toutes les mesures nécessaires pour la protection de son personnel contre la menace terroriste ». S'exprimant devant le Conseil des ministres arabes de l'Intérieur, ce responsable qui avait été chargé par Ban Ki-moon de présenter un rapport sur l'attentat du 11 décembre 2007 ayant ciblé le siège de l'ONU à Alger, a tenu à rappeler aux Etats « leur responsabilité première dans la protection des personnels et des biens de l'ONU ». M. Veness exhortera les Etats à davantage de collaboration. « Nous comptons sur les gouvernements pour faciliter le transfert des moyens de communication et des équipements de sécurité nécessaires aux missions de l'ONU », dira-t-il en insistant sur l'échange de données en temps réel. « Nous invitons les gouvernements à communiquer en temps réel les données en leur possession et les résultats des enquêtes relatives aux attentats et aux menaces d'attaques », a indiqué David Veness. Une invitation qui semble s'adresser de manière directe au gouvernement algérien qui avait été interpellé sur la « non-divulgation » de la menace qui guettait le siège de l'ONU. Le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, ne tardera pas à répondre à la « critiquée » en assurant que l'Algérie est pour « une collaboration internationale concrète, efficace et honnête dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats et la dignité des peuples et sans ingérence dans leurs affaires intérieures ». Ceci en s'inscrivant en faux contre « de présumées insuffisances des services de sécurité algériens » dont l'efficacité a été prouvée avec la neutralisation du réseau responsable des attentats du 11 décembre. Un réseau composé de quatre éléments, dont deux ont été tués et deux autres arrêtés « malgré des apparences supposées de la part de certains quant à ce qu'ils considèrent comme des insuffisances des services de sécurité algériens », dira-t-il. Ce dernier rendra même hommage au travail sans relâche des forces de sécurité algériennes contre le terrorisme. « Les forces de sécurité sont mobilisées nuit et jour dans l'accomplissement de leur noble mission et à cet égard, elles méritent toute la reconnaissance et tout le soutien moral de la nation dans son ensemble. » Ceci en mettant en relief le renforcement continu des forces de sécurité en moyens humains et matériels, en soulignant que « l'Algérie est déterminée à lutter sans relâche contre les groupes armés qui tentent de torpiller le processus de réconciliation et replonger le pays dans le chaos ». Zerhouni ira jusqu'à accuser sans les nommer « certaines parties de chercher à maintenir l'Algérie dans le cycle de la violence ». Le ministre de l'Intérieur plaidera devant ses homologues arabes pour « la collaboration et l'échange rapide de données entre les services de sécurité concernant le contrôle des frontières, les filières, les sources de financement et le trafic d'armes et de stupéfiants ». Une requête partagée par tous les participants aux travaux de la 25e réunion du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur. Dans leur déclaration finale, ces derniers ont appelé à la criminalisation du financement et de la propagande du terrorisme. La session qui aura duré deux jours a abouti en outre sur la décision de création d'un centre international de lutte contre le terrorisme, et de densification de la coopération et l'échange d'informations entre les pays membres.