L'affaire des enfants circoncis d'El Khroub sera jugée de nouveau, le 5 février, au niveau de la cour de Constantine, apprend-on de sources proches de ce dossier. C'est suite à l'appel introduit par le procureur de la République et des parents des victimes, au lendemain du prononcé du verdict, le 29 novembre 2007, que cette affaire a connu un rebondissement. Un verdict qui a suscité un sentiment de révolte chez les parents des victimes. Les deux chirurgiens, Ahmed Boumezbar et Abdelhalim Djebbari, principaux mis en cause, poursuivis pour négligence médicale ayant entraîné un handicap permanent, ont été condamnés chacun par le tribunal d'El Khroub à une peine de 4 mois de prison avec sursis, assortie d'une amende de 5000 DA. Les deux techniciens de la santé, Amor Bahez et Chater-Bacha Samir, incriminés aussi dans cette affaire, ont été quant à eux acquittés. Ce même tribunal s'est déclaré incompétent sur le volet du dédommagement des victimes. Les parents de ces dernières, notamment ceux de Yacine et Hocine, les deux enfants les plus affectés d'entre les neuf autres, et qui se sont vu mutiler le pénis, ont souligné leur indignation vis-à-vis du verdict qu'ils ont qualifié de « scandaleux ». Les avocats des victimes, qui avaient demandé la requalification des faits en crime lors du procès qui s'est tenu le 14 novembre 2007, ont estimé que la circoncision collective des 87 enfants s'était transformée en « carnage », où les médecins, expéditifs, avaient battu le record de la rapidité.