Avec la hausse du prix du gramme d'or (casse) atteignant les 1 400 DA/g en l'espace de quelques mois, c'est la crise qui s'installe dans le milieu professionnel de l'orfèvrerie. Les quelque 300 artisans de Annaba sont pratiquement au chômage. Ils n'arrivent plus à trouver le moindre gramme d'or à travailler pour faire marcher leur commerce. Quotidiennement, ils s'adonnent énergiquement à la recherche du moindre petit anneau en bague ou bracelet à acheter, à confectionner ou encore à ciseler. Le marché parallèle de l'or, importé d'Europe, est monopolisé par les trafiquants de la rue Ibn Khaldoun (ex-Gambetta). Il a réduit à néant leurs activités, autant que celles des bijoutiers. « Les clients se font de plus en plus rares, et nous arrivons difficilement à faire marcher notre commerce. Bien que minime, notre marge bénéficiaire ne couvre plus nos charges fiscales et parafiscales, d'autant que le gramme d'or est passé de 1 000 à 1 400 DA, en l'espace de quelques mois. Pis encore, il ne semble pas atteindre de stabilité, ce qui a hypothéqué davantage l'avenir de notre profession », telle est la réponse des bijoutiers à chaque fois qu'ils sont sollicités à s'exprimer sur l'état des lieux de leur activité. La rue Ibn Khaldoun représente, depuis plusieurs mois, la plaque tournante de tout le trafic de l'or dans la wilaya de Annaba. Chaque jour, et à toute heure, des dizaines de jeunes proposent, au vu et su de tout le monde, un éventail de parures, bracelets, chaînes, boucles d'oreilles et bagues à des prix défiant toute concurrence de ceux du marché légal. Loin d'être satisfaits, ils achètent la casse en proposant un prix de 1400 DA/g. Pour mieux narguer les bijoutiers, présents en nombre dans cette rue commerçante, ces jeunes n'hésitent pas à s'installer devant leurs vitrines.