Un mathématicien au bord du suicide, compressé pour raisons économiques, a fait ce calcul étrange : avec 100 milliards de dollars en pièces de 1 dinar, on peut couvrir toute la surface de l'Algérie, c'est-à-dire 2,3 millions de kilomètres carrés. Collées une à une, les 7000 milliards de petites pièces recouvriront tout le pays et il restera même un peu de monnaie pour envelopper la RASD. Mais tapisser une terre aussi grande que l'Algérie avec des pièces de 1 dinar possède deux significations : soit le dinar ne vaut pas grand-chose, soit l'Algérie a vraiment beaucoup d'argent. Pourtant, les responsables eux-mêmes, entre deux bons repas, avouent que l'Etat n'est pas aussi riche que tout le monde le pense et que les ressources sont déjà mobilisées dans des projets de développement. L'équation est connue : que faire avec tout cet argent ou que faire sans tout cet argent ? Car les Algériens n'ont pas la même idée de l'économie globale. Quand ils sont pauvres, ils sont généralement socialistes et convaincus qu'il faut partager l'argent du pétrole en parts égales, divisible par 33 millions et ne rien produire en attendant l'épuisement des stocks. Les Algériens, quand ils sont riches par contre, sont généralement adeptes de l'option libérale, trouvant injuste de payer des impôts. En panne d'idées, l'Algérie économique n'a toujours rien inventé, se contentant de puiser dans la caisse pour importer, subventionner ou payer, signant des chèques à tour de bras pour acheter la paix sociale ou un soutien au président et n'a jamais pensé à créer de la valeur ajoutée. Que faire ? Tapisser l'Algérie de pièces de 1 dinar pour la recouvrir entièrement ? Voilà du travail pour tout le monde, voilà de quoi éliminer le chômage. Et qui sait, peut-être une récolte l'année prochaine avec de l'argent qui fait des enfants. Semez des dinars, vous récolterez des dollars.