Les pièces de rechange des installations pétrolières, « importées souvent depuis les USA et/ou la France », coûtent à l'Algérie une enveloppe annuelle de cinq milliards de dollars. C'est ce qu'a indiqué hier au forum d'El Moudjahid, le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, Zaïm Bensaci. Ce dernier s'est insurgé contre le fait que « l'on privilégie le sous-traitant étranger au détriment de certaines entreprises algériennes certifiées pourtant par les organismes internationaux ». Sur sa lancée, M. Bensaci a rejeté en bloc le motif selon lequel les entreprises algériennes ne sont pas en mesure de répondre favorablement aux standards internationaux en matière de production de pièces pour les installations pétrolières. « Il y a une sorte de mainmise des Américains et des Français sur ce créneau de pièces de rechange utilisées dans le domaine des hydrocarbures », a-t-il révélé. Résultat : ces importations coûtent à l'Algérie une somme annuelle de 4 à 5 milliards de dollars dont profiterait « un lobby franco-américain ». « Nous importons des pièces qui peuvent être produites en Algérie, ce qui a favorisé un transfert considérable de la devise vers l'étranger », a laissé entendre le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME. Pour étayer ses propos, M. Bensaci donne l'exemple de la Tunisie qui impose à ses sous-traitants étrangers de fabriquer, à titre indicatif, les pièces aéronautiques sur le sol tunisien. L'Algérie continue à importer ces pièces, dont le moteur d'un avion, pour les besoins d'illustration, coûte 16 millions de dollars, tandis qu'une simple ailette revient à 25 000 dollars. Le PDG de la Société nationale de véhicules industriels (SNVI), Mokhtar Chahboub, intervenant lors de la même conférence, a déclaré que les importations acheminées depuis les sous-traitants étrangers ont coûté à son groupe une enveloppe de 7,8 milliards de dinars en 2007, contre 3,4 milliards de dinars d'achats auprès des nationaux, soit une proportion de 30% de l'ensemble du volume des achats auprès des sous-traitants. Le volume de ces importations ne cesse de grimper, puisqu'il était de 6 milliards de dinars en 1998. Les sous-traitants nationaux de la SNVI ne couvraient à l'époque qu'un volume de 984 millions de dinars. L'objectif de la SNVI, exprimé par son PDG, M. Chahboub, étant d'augmenter les achats à 50% auprès de ses sous-traitants locaux et ce dans les trois prochaines années. Interrogé sur la possibilité de voir une usine de voitures érigée sur le sol algérien d'ici 2015, le PDG de la SNVI a conditionné cette possibilité à « l'émergence d'une volonté politique concrète ». Pour lui, il est plus logique de monter une usine de voitures en Algérie – soit à travers une délocalisation, soit grâce à un partenariat et/ou investissement propre à l'Etat algérien – que d'importer 2 milliards de dollars de véhicules chaque année.