Hier, devant l'hôtel Panoramic sis à la rue Aouati Mostefa, non loin du centre-ville de Constantine, des travailleurs observaient dans le calme leur deuxième jour de grève. A l'intérieur, l'établissement est vide. « Nous avons tenu quand même à assurer le service minimum pour nos clients résidants dans tous les hôtels de la région Est, soit le tiers exigé par la loi, mais nous refusons toute réservation », a précisé un membre du syndicat affilié à la Fédération nationale des travailleurs du commerce et du tourisme (FNTCT), dépendant de l'UGTA. Il faut dire que le mouvement déclenché mardi dans les hôtels Cirta et Panoramic de Constantine, Chélia de Batna, Essalem de Skikda, Bougaroun de Collo, les Hammadites de Béjaïa et la station thermale de Bougaâ, dans la wilaya de Sétif, tous gérés par l'entreprise de gestion touristique de l'Est (EGT Est), dont le siège se trouve à Constantine, a pratiquement pénalisé plusieurs secteurs. A Constantine, plusieurs délégations étrangères, invitées par des entreprises ou pour les besoins des multiples chantiers engagés dans la ville, ont trouvé du mal à dénicher une chambre d'hôtel, alors que la compagnie Air Algérie, principal client de l'hôtel Panoramic, s'est trouvée devant une situation inextricable pour héberger son personnel. La ville du Vieux Rocher ne dispose pas d'hôtels de classe « respectable », en sus d'un déficit énorme enregistré depuis des années. Les syndicalistes ont affiché la ferme détermination des travailleurs à aller jusqu'au bout de leur mouvement, quitte à sacrifier leur gagne-pain.